La malédiction
de David Seltzer

critiqué par Bookivore, le 7 juin 2021
(MENUCOURT - 42 ans)


La note:  étoiles
666
Un fan de cinéma fantastique et d'horreur connaît forcément (sinon, il sort) "La Malédiction", film réalisé en 1976 par Richard Donner, immense succès qui donnera lieu à deux suites directes, une troisième suite nettement moins connue, plus tardive et vraiment ratée, et un remake (sorti le 6 juin 2006, date choisie exprès, il aurait été dommage de louper une telle aubaine) pas honteux, mais pas indispensable.
Le scénario du film est signé David Seltzer, qui est aussi l'auteur du roman éponyme ("La Malédiction", pas "David Seltzer", ah ah ah... hum... pardon) sorti la même année que le film. Je me pose la question de savoir si le film est adapté du livre, ou si le livre est une simple novélisation du scénario (comme il sera fait en 1978 avec "Damien : La Malédiction 2", d'ailleurs, entre autres exemples de novélisations). Parce que non seulement ce livre est très court, 215 pages (imprimées en caractères pas trop gros, ceci dit, mais tout de même), mais il est, surtout, identique au film. Compte tenu que l'auteur du livre et le scénariste du film sont la même personne, ça aurait été curieux et tragique que le film soit une mauvaise adaptation, mais quand même.
En fait, on a quelques légères différences entre le livre et le film (la séquence du zoo est un peu différente, notamment), qui me font penser que le film est adapté du livre et non l'inverse, mais en tout cas, le tournage du film a dû avoir lieu immédiatement après la sortie du livre, droits achetés très rapidement (ce fut le cas pour "Christine" de Stephen King, dont les droits ont été achetés par John Carpenter avant la sortie du livre dans les librairies).

Vous connaissez l'histoire, hein ? Un couple d'Américains (lui est plus jeune dans le livre que Gregory Peck ne le joue dans le film, mais il est impossible de lire le livre sans mettre son visage sur le personnage), Robert et Katherine Thorn, lui est ambassadeur des USA à Londres, va vivre un lent enfer après la naissance de leur premier enfant, Damien. Des faits étranges et dramatiques surviennent dans son entourage...
Ce que Katherine ignore, mais que Robert et le lecteur savent parfaitement, c'est que Damien (qui a 4 ans quand les faits étranges commencent) n'est pas leur fils. Le bébé de Katherine, né à Rome car Thorn y était installé comme diplomate, est mort à la naissance, ce drame a été caché à la mère qui n'en était pas à sa première fausse couche, et Thorn a accepté, à contrecoeur, d'adopter un bébé venant de naître, d'une mère morte célibataire en couches.
Alors qu'une sorte de malédiction va commencer à se répandre autour de lui, qu'un photographe curieux le suit à la trace et qu'un curieux prêtre vient le voir pour lui parler de son enfant et du Diable, Thorn se pose des questions sur l'enfant...

Un très bon roman d'angoisse, bien écrit sans que ça soit exceptionnel. C'est en fait assez casuel, comme style, rien de renversant, rien de littéraire, Stephen King n'avait aucun souci à se faire niveau concurrence. Quiconque a vu le film et le connaît bien sera en terrain connu et conquis. Si vous n'avez jamais vu le film, mais que vous connaissez le livre, votre premier visionnage vous donnera cette même impression de déjà-vu (déjà-lu, plutôt).