Poids léger
de Olivier Adam

critiqué par Clarabel, le 2 septembre 2004
( - 48 ans)


La note:  étoiles
Nostalgie
Progressivement je lis tous les livres d'Olivier Adam et je ne cesse d'être séduite et touchée par l'auteur et son style imparable. Sûr, ça fait mal, ça casse, ça blesse et c'est d'une infinie tristesse, d'un profond désarroi. Dans "Poids léger", Antoine, le narrateur, est un paumé de première classe : au bout du rouleau, à bout de nerfs, à fleur de peau, pour ne pas dire au bord de la dépression. Antoine vit dans un présent qui ne lui donne plus du tout le moral et l'abat de jour en jour. Lui se souvient avec douleur des jours heureux avec ses parents et sa soeur qu'il a adorée. Aujourd'hui, ses parents sont décédés, il doit d'ailleurs vider la maison du père avant la remise des clefs aux nouveaux propriétaires, il vivote auprès d'une société de pompes funèbres et broie du noir à enterrer des inconnus. Sa soeur s'éloigne de plus en plus. Lui se défoule à la boxe. Et la tension du roman va crescendo : on accompagne Antoine au plus profond de son désarroi, on assiste à sa débâcle et on aimerait qu'il s'en sorte, mais bon ...
C'est encore un très bon livre, que voilà. L'auteur m'enchante, livre après livre. Jamais déçue. Tout le temps bouleversée. J'apprécie toute la poigne que dégage son écriture, son coup de griffe et ses coups au coeur. Du bon boulot !
boxe et vodka… 10 étoiles

Sans doute écrit dans un moment "difficile", comme l'auteur en a connu au cours de sa carrière, "Poids léger" ne laisse au lecteur aucune impression de légèreté. Alcool, déprime, réflexes suicidaires, perte du travail, fuite de l'être aimé, tous les ingrédients d'une bonne vieille descente aux enfers sont au rendez-vous. Antoine boxe, et boxe même très bien, du moins lorsqu'il est à jeun. Son travail, dans une entreprise de pompes funèbres, ne lui rapporte guère mais lui assure le quotidien. Au cours d'un match, il va faire la rencontre de Su, une jeune chinoise, dont il va tomber follement amoureux, et son amour sera partagé. Tout va se dégrader dès lors que notre héros va commencer à lever le coude un peu trop haut : un match raté, car mal préparé et beaucoup trop arrosé, une rencontre avec la famille de la future fiancée qui va mal se passer, et les ennuis ne feront que commencer. Comme dans ses autres romans, Olivier Adam décrit la difficulté de vivre d'êtres profondément sensibles mais incapables de communiquer avec les autres autrement qu'en projetant leur propre souffrance. Un cri, mais quelle belle écriture, et comme on s'attache à ces héros en perdition !

Jfp - La Selle en Hermoy (Loiret) - 76 ans - 27 avril 2013


Un boxeur avec ses blessures. 6 étoiles

Antoine est un boxeur, il aime les gants en cuir, il aime taper sec et rapide dans les sacs, anéantir son adversaire. Mais Antoine est un faux dur, bouffé par la mort, celle de sa mère lorsqu'il était enfant et depuis peu celle de son père.
De plus Antoine travaille comme fossoyeur et des gens dans des boîtes il en voir défiler à longueur de journée.
Un tableau bien gris que nous dresse là Olivier Adam, parfois avec parcimonie, il laisse apparaître une touche de lumière. Les amours d'Antoine, la relation avec sa soeur son véritable amour. Les mimosas sur la côte, les papillons en Ardèche. Mais Antoine a les pieds dans le sable et les mains dans la glu. Il aurait dû apprendre à la boxe qu'il ne faut jamais se réfugier dans les coins. La fuite vers un autre destin n'a pas suffit, son passé l'a rattrapé.
Encore une fois Olivier Adam nous fait un bouquin avec une ambiance lourde, triste et sans espoir. On sait très bien dès le début que Antoine va sombrer, pas d'échappatoire.
Alors si vous êtes bien dans votre vie, que vous aimez la mélancolie, plongez dans ce livre, mais à mon avis il aura peu de chance d'être lu cet été sur les plages.

Hexagone - - 53 ans - 30 juin 2011