Poétique de l'égorgeur de Philippe Ségur
Catégorie(s) : Littérature => Francophone
Moyenne des notes :
(basée sur 7 avis)
Cote pondérée :
(14 760ème position).
Visites : 4 157 (depuis Novembre 2007)
L'invasion barbare
Epatant, ce nouveau roman de Philippe Ségur ! Je l'ai commencé avec un vague intérêt qui, progressivement, s'est changé en intérêt de plus en plus grandissant ! Sa grande qualité : de scotcher le lecteur. Son originalité : d'alterner les genres, roman d'aventures, à suspense et thriller psychologique. Jusqu'au bout, on suit les péripéties du personnage, Nid Immarskjold Dugay, aux origines norvégiennes, universitaire à Toulouse, marié à Alice, père de Marnie et Emeline. Une vie tout à fait ordinaire, propre, rangée, impeccable. Car Nid n'est pas un homme extravagant, il se repose sur des bases solides et mène un rythme automatique, presque comme un robot. Peu de sursaut dans son existence, tout est réglé comme sur du papier à musique ! Mais, bien entendu, cette belle façade va se fissurer : en prologue, le narrateur se confesse, il va tout perdre. Tout ce qu'il possède et ce à quoi il tenait le plus. Et ce, par la faute de Yagudin. Une figure de légende dans les contes norvégiens, Yagudin le Terrible, l'égorgeur aux mains percées, qui depuis des lustres enlève les femmes et tue les enfants. Nid connaît cette légende et la récite chaque soir à ses filles. Ensuite, quatre mois vont entraîner l'homme vers une descente vertigineuse : l'apparition d'une princesse islandaise, l'été qui s'éternise mollement, sa perpétuelle incapacité à écrire son roman et le soupçon grandissant de l'ombre de Yagudin dans sa vie, prêt à saborder ses remparts. En alter ego, on découvre la légende de Yagudin, embarqué vers les contrées norvégiennes... C'est captivant. Le roman va se précipiter dans l'angoisse, l'invraisemblable et la panique. On suit Nid dans sa poursuite du criminel, on l'accompagne dans sa spirale de folie et on tremble d'effroi. C'est une précipitation d'événements qui devient de plus en plus hallucinante. Et aussi, la superbe conclusion du roman : é-pa-tant ! Franchement j'ai été agréablement surprise par ce récit. Séduite et définitivement conquise par l'auteur. Voilà un roman qui ne paye pas de mine, et pourtant, il en cache des merveilles ! Il mérite qu'on s'y attarde !
Envoyer à un(e) ami(e)
Version imprimable
Les éditions
-
Poétique de l'égorgeur [Texte imprimé], roman Philippe Ségur
de Ségur, Philippe
Buchet-Chastel / Buchet/chastel
ISBN : 9782283019450 ; 16,25 € ; 27/08/2004 ; 238 p. ; Broché
Les livres liés
Pas de série ou de livres liés. Enregistrez-vous pour créer ou modifier une série
Les critiques éclairs (6)
» Enregistrez-vous pour publier une critique éclair!
Vif et orignal
Critique de Neoliber (, Inscrit le 16 décembre 2011, 83 ans) - 22 mars 2013
En effet on regrette certains aspects extravagants et peu crédibles, voire délirants, notamment ce qui concerne les légendes et superstitions de tout genre, mais c'est la prérogative de l'écrivain de fiction : il invente ce qu'il veut. Un peu de modération dans ce sens aurait été bienvenue.
Il est utile comme le fait Badzu, de rapprocher de Shutter Island, qui lui est magistral (mais c'est évidemment une toute autre histoire).
Encore un livre et un auteur peu connus qui méritent le détour.
Décevant
Critique de Badzu (versailles, Inscrite le 6 novembre 2005, 49 ans) - 29 mars 2009
Bon, je commence ma lecture, toute émoustillée par les critiques précédentes... et là, au fil des pages, je me rends à l'évidence: AUCUN INTERET (pour moi bien sûr). Le personnage n'a aucune profondeur, l'intrigue n'est pas correctement mise en place, surtout quand on veut étonner son lecteur par une fin (soi-disant) renversante, puisqu'on se doute rapidement du genre de l'anguille qui se cache sous roche. Je n'ai pas ri ni frissonné une seule fois. Cela se lit facilement sans qualité d'écriture particulière...
Sur le même thème, "Shutter Island" est 1000 fois mieux.
Je tiens quand même à remercier tous les critiqueurs de ce site qui me font découvrir beaucoup de belles lectures. Mais pas cette fois ;)
Infiniment efficace et diaboliquement étourdissant
Critique de Alma (, Inscrite le 22 novembre 2006, - ans) - 6 octobre 2008
Humour , fantasmes et suspense forment un cocktail décoiffant .
Infiniment efficace et diaboliquement étourdissant ……
Yagudin est partout
Critique de Aaro-Benjamin G. (Montréal, Inscrit le 11 décembre 2003, 55 ans) - 6 décembre 2007
Enfin, l’auteur s’amuse à manipuler son lecteur et son humour subtil fait mouche. Vraiment, jouissif.
Quelle belle surprise
Critique de Maylany (, Inscrite le 11 novembre 2007, 44 ans) - 13 novembre 2007
Le titre ne m'attire pas plus que ça, la 4ème de couv' non plus et pourtant j'ai vraiment apprécié ce livre.
Je me suis rapidement attachée au personnage de Nid et de sa petite famille (mention spéciale à Ian-tole !) ainsi qu'à l'histoire qui nous emmène au départ doucement pour rapidement nous tenir en haleine.
Aucun passage à vide, histoire originale mais pas trop alambiquée non plus, alternance du roman contemporain avec un conte, écriture fluide et agréable, petits traits d'humour tout au long de l'histoire, j'ai vraiment apprécié ce livre, d'autant plus que je ne m'y attendais vraiment pas
Bousculer la vie
Critique de Sahkti (Genève, Inscrite le 17 avril 2004, 50 ans) - 6 janvier 2005
Ce livre est un régal à dévorer sans aucune modération!
Nid est "un universitaire par erreur", un homme à la vie routinière, professeur de droit à Toulouse. Un boulot qui l'ennuie, tenant davantage au conformisme social qu'à la passion. Son épouse Alice et ses deux filles occupent le reste de sa vie. Rien de très folichon. Nid s'ennuie.
Le soir, pour faire bouillir le sang qui coule dans ses veines, il leur raconte la légende de Yagudin, un ancien conte norvégien qui narre les atrocités commises par l'affeux Yagudin, violeur de femmes et meurtrier d'enfants. C'est le seul instant de gaieté dans la vie de Nid, il revit, s'extasie, s'enflamme. Yagudin est un personnage certes horrible mais il présente un gros avantage aux yeux de Nid: il agit et il choisit.
Tout ce que Nid ne fait pas, lui qui aurait tant aimé être écrivain mais se révèle incapable d'aligner quoique ce soit sur papier. Etre écrivain... Un véritable fantasme.
"Se trouver un créneau du genre hypersolitude à répéter inlassablement durant trente ans dans un style médico-légal".
Tout un programme. Seulement voilà, Nid n'écrit pas alors il se réfugie derrière Yagudin. Jusqu'au jour où ce dernier fait irruption dans sa vie. Pour de bon!
Suivent des pages délirantes et rythmées, pleines de vie, de peurs, de frissons... ça bouge et le récit prend une tournure totalement différente, les dernières pages sont savoureuses et pleines de fougue. Gare au lecteur, il va en prendre plein les yeux et devra s'accrocher tant ça déménage. Philippe Ségur déploie des trésors d'enthousiasme et d'imagination, son écriture s'envole et son héros ne cesse d'être bousculé.
Je vous recommande vraiment ce récit, fort et drôle, très vif, plutôt décapant tant Ségur raconte bien l'ennui d'une vie ou ses ratages. Son personnage principal est terrible. Nid possède une maison, un bon boulot, une femme et deux enfants, le conformisme absolu. Or c'est pourtant un être désespéré qui n'arrête pas de se chercher. Sans se trouver. Qui se ment à travers le regard des autres. Qui se cache. Comme nous le faisons tous un jour ou l'autre.
Forums: Poétique de l'égorgeur
Il n'y a pas encore de discussion autour de "Poétique de l'égorgeur".
haut de page