Pour rendre la vie plus légère: Les livres, les femmes, les manières de Alain Finkielkraut, Mona Ozouf

Pour rendre la vie plus légère: Les livres, les femmes, les manières de Alain Finkielkraut, Mona Ozouf

Catégorie(s) : Sciences humaines et exactes => Critiques et histoire littéraire

Critiqué par Alma, le 26 août 2021 (Inscrite le 22 novembre 2006, - ans)
La note : 6 étoiles
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Une série d'entretiens entre érudits

Au vu du titre, on pourrait penser que le livre appartient à la catégorie des ouvrages de développement personnel, dans l'air du temps, présentant des conseils et des recettes pour mieux vivre. Il n'en est rien ….
Il s'agit d'un recueil préfacé par Mona Ozouf, présentant la transcription de 8 entretiens auxquels elle a participé, menés par Alain Finkelkraut dans le cadre de Repères, émission du samedi sur France-Culture.
Participent également à ces entretiens d'autres invités auteurs ou historiens . Sous la direction de Finkelkraut, qui distribue la parole, on y échange, entre spécialistes autour « des livres, des particularités de l'écriture et de l'existence féminines, de la civilité, des manières » : ces « grands allégements, ces échappatoires » qui rendent le commerce entre les hommes plus supportable, qui rendent donc, comme le dit le titre, la vie plus légère .

Si l'introduction et 3 entretiens, sur le thème du roman , ont une portée générale tout en s'appuyant sur différents exemples d'oeuvres et d'auteurs, 2 autres, plus spécialisés, sont consacrés exclusivement à 2 romanciers (ères) anglo-saxons Henry James et George Eliott.
Par la suite, les propos prennent une tournure historique et sociologique. Les invités dissertent sur la période de la Révolution, et dans cette période de barbarie, sur la place qui y ont tenue les Arts et les Sciences ainsi que les notions morales de bonheur et de civilité.

Que dire de ma lecture ce l'ouvrage ?
L'introduction trouve d'emblée des échos en moi. Sur le ton de la confidence, Mona Ozouf évoque le rapport qu'elle a entretenu dès son enfance avec les livres, mettant en avant leur effet consolateur et réenchanteur. Sa plaidoirie sobre, élégante et convaincante pour défendre la cause des livres, s'adresse à moi, lectrice. Je suis son destinataire.
Ensuite, dans les deux premiers entretiens LES LIVRES POUR PATRIE et LE POUVOIR DU ROMAN, je me sens seulement témoin des propos échangés, mais ils me restent accessibles.

Des entretiens suivants, je me sens étrangère, exclue, car les sujets abordés, très spécialisés, dépassent le plus souvent mes connaissances. De plus, comme l'ouvrage ne transcrit que les propos échangés, il manque tout ce qui fait la vie de l'entretien, ce qui relève du non verbal : les hésitations, le ton de la voix, le rythme de l'élocution.... J'entends les paroles, mais leur musique est absente.

Il me reste finalement l'impression d'avoir suivi de loin des conversations érudites ou d'avoir assisté à une sorte de match de tennis lors duquel Mona Ozouf renvoyait à chaque échange la balle avec mesure, calme, souplesse et élégance.

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