La pâtissière de Long Island
de Sylvia Lott

critiqué par Koolasuchus, le 11 septembre 2021
(Laon - 35 ans)


La note:  étoiles
Un cheesecake irrésistible
En pleine déroute personnelle et professionnelle, Rona accepte la proposition de son grand-père qui est d'aller rendre visite à sa grande-tante, Marie, ancienne pâtissière réputée pour son cheesecake et vivant à Long Island, pour ses quatre-vingt dix ans. Les deux femmes vont très vite bien s'entendre et Marie va ainsi lui raconter son histoire, celle d'une jeune frisonne arrivée aux États-Unis en 1932 suite à la décision de son père pour l'empêcher de fréquenter l'homme qu'elle aime mais qui, grâce à la recette d'un gâteau au fromage blanc réussira à s'émanciper et à se faire une place dans ce nouvel environnement.

Alternant entre l'histoire de Marie et celle de Rona, ce roman fait ainsi des allers-retours entre le passé et le présent, mettant les parcours des deux femmes en parallèle. L'idée n'est pas mauvaise en soi mais en réalité Marie est bien plus mise en avant dans la première partie du livre que Rona ce qui fait que l'on a un peu plus de mal à s'attacher à cette dernière. De plus il faut bien reconnaître que son histoire est moins intéressante que celle de Marie qui d'ailleurs se suffit à elle-même. En effet, avec Marie nous faisons une plongée dans le New York des années 1930, les derniers moments de la prohibition, les conséquences de la crise de 1929 qui se font encore ressentir mais également la vie culturelle foisonnante de l'époque ou bien encore les efforts que doivent fournir les émigrés pour réussir à s'intégrer. Cette partie là est donc franchement très sympathique et c'est avec plaisir que l'on voit Marie grandir et évoluer au fur et à mesure des hauts et les bas de sa nouvelle vie. Il est par contre dommage que la fin doit un peu trop mièvre, défaut que l'on retrouve également avec Rona, et que le sort de certains personnages secondaires soit passés sous silence car j'aurais bien aimé savoir ce que sont devenus certains.

Dans l'ensemble, cela a donc été un roman assez plaisant malgré tout de même quelques facilités scénaristiques et une fin ayant tendance à traîner en longueur. Toutefois le récit de Marie est assez immersif et c'était un vrai plaisir que de se plonger dans cette époque et même si la partie avec Rona n'est pas aussi prenante ni aussi dépaysante, elle reste assez correcte.