Quelle curieuse façon a Tania de se déposséder d’elle-même, laissant le soin aux autres de faire son bonheur. Peu plaisante dès le début, elle nous devient peu à peu antipathique pour finir par nous plonger dans l’exaspération. Voler le fiancé de sa sœur, ce n’est déjà pas joli-joli mais si le seul motif est de ne pas supporter de se voir préférer une autre femme, cela devient carrément abject.
Or, Tania qui rêvait de grandeur est rapidement confrontée à la chute sociale. Il est intéressant de voir que sa stratégie pour s’en sortir, c’est-à-dire s’en remettre aux autres, ne fonctionne pas. En outre, son attitude amorphe est du plus agaçant. La fin du livre, tragique, a de quoi glacer…
Nina Berberova n’a besoin que de peu de pages pour nous faire entrer dans l’histoire, en quelques traits nous entrons de plain-pied dans la situation C’est ainsi que tout en comprenant la souffrance que doit ressentir Tania, on ne peut admettre sa fuite, sa déresponsabilisation.
Saint-Germain-des-Prés - Liernu - 57 ans - 2 septembre 2005 |