Un monde d'amour
de Elizabeth Bowen

critiqué par Fanou03, le 21 septembre 2021
(* - 49 ans)


La note:  étoiles
Déprime au domaine de Montefort
Au domaine de Montefort, qui a connu des jours meilleurs, en Irlande dans l’entre-deux-guerres, une petite fille, Jane, exhume un jour dans le grenier du manoir du domaine, des lettres d’amour, cachées dans une malle. Cette découverte, en faisant remonter des souvenirs enfouis, va provoquer un certain émoi au sein de la petite communauté de Montefort.

Je ne peux pas dire que j’ai pris beaucoup de plaisir à lire ce roman. La prose d’Elizabeth Bowen (à moins que cela ne vienne de la traduction), qui est de fort bonne qualité par ailleurs, n’est pas très fluide, voire assez heurtée, pas toujours facile à suivre (mais peut-être était-ce une période où j'étais fatigué). La mélancolie, l’impression de décadence, la langueur presque mortifère qui baigne le récit lui donnent un côté amorphe, apathique, suranné, qui m’a un peu déprimé. Les protagonistes vivent dans le passé en ressassant ce qu’aurait pu être leur vie, leurs regrets et les morts (et notamment Guy, personnage central de l’histoire, qui est dans l’histoire comme un fantôme errant).

Seule Jane, peut-être, paraît, par sa jeunesse, sa naïveté et sa spontanéité, pouvoir échapper à ces souvenirs anciens. J’avais aussi, je pense, beaucoup d’attente sur ces fameuses lettres. Mais l’autrice au final n’exploite pas plus que ça ce ressort, cela doit expliquer en partie ma déception je pense. Je n’ai rien contre les romans d’atmosphère mais vraiment dans le cas présent il y a quelque chose qui m’a mis plutôt mal à l’aise et qui fait que je n’ai pas réussi complètement à adhérer à cette œuvre.