Les muses ne dorment pas de Zoé Valdés

Les muses ne dorment pas de Zoé Valdés

Catégorie(s) : Littérature => Sud-américaine

Critiqué par Pucksimberg, le 4 octobre 2021 (Toulon, Inscrit le 14 août 2011, 45 ans)
La note : 6 étoiles
Moyenne des notes : 5 étoiles (basée sur 2 avis)
Cote pondérée : 3 étoiles (56 254ème position).
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Une nuit au musée ...

Dans ce roman, Zoé Valdès livre une partie de sa vie en prenant le masque de Maria, jeune femme qui vit avec un peintre mineur, et qui va poser nue pour Serge le photographe, mais surtout poser pour Balthus. Jeune femme, elle ne connaissait pas du tout l’artiste, c’est en vieillissant qu’elle a réalisé qui était cet artiste. En 2019, l’écrivaine est invitée à passer la nuit dans l’un des plus beaux musées de Madrid : le Thyssen-Bornemisza. Elle pourra donc, seule, déambuler au milieu de centaines de chefs-d’œuvre. Le hasard faisant bien les choses, il s’y déroule une exposition sur Balthus. Elle narre une partie de cette nuit où les muses de grands artistes ont gagné l’immortalité grâce aux œuvres d’art. Le roman évoque aussi Renée Monchaty, l’une des muses de Pierre Bonnard … Pourquoi ce peintre ? Parce qu’elle a hérité d’un tableau de Bonnard. Ainsi, l’écrivaine tisse des liens entre toutes ces références artistiques.

Ce roman se lit avec plaisir comme c’est souvent le cas avec Zoé Valdès. Il appartient à un projet d’édition qui invite un écrivain à rédiger une œuvre en lien avec un musée célèbre. Zoé Valdès fait partie des élus et son goût pour l’art est vraiment communicatif. On imagine la chance qu’elle a eue de pouvoir se balader tranquillement dans un tel lieu sans la horde de touristes habituels. Croyant aux fantômes, elle pense réellement que ce lieu est habité par ceux-ci comme ces muses qui prennent vie sous sa plume.

Le roman a une structure particulière. Il y a le récit à la première personne du singulier qui donne la parole à Maria/Zoé Valdès, puis un passage où le récit bascule à la troisième personne du singulier. Il y aussi les pages concernant Renée, muse de Bonnard à la fin tragique. Ce qui relie tous ces chapitres c’est la figure de la muse, de ces femmes qui ont permis à des artistes d’affirmer leur talent. Le roman n’est jamais pédant et reste vraiment accessible même si le lecteur n’est pas familier du monde des arts. De nombreux dialogues dynamisent le roman et font la part belle à la parole.

Ce n’est pas le meilleur roman de l’écrivaine, mais il se laisse lire avec plaisir.

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Entre rêves et réalités

4 étoiles

Critique de Marvic (Normandie, Inscrite le 23 novembre 2008, 66 ans) - 30 juin 2023

Très intéressée par la collection "Ma nuit au musée", j’ai décidé de suivre Zoé Valdès au musée Thyssen-Bornemisza de Madrid. où le tableau de Canaletto "Place Saint Marc à Venise" la fascine avec la présence d’un personnage qui semble regarder le spectateur ; comme l’avait aussi fascinée la présence discrète d’un autre admoniteur dans un tableau de Balthus " Passage du Commerce-Saint-André".
Balthus est un peintre marquant dans la vie de l’autrice, qui mêle alors souvenirs autobiographiques et oniriques dans son récit. La place de l’art dans sa vie, son passé cubain, son mariage avec un peintre "frustré" , ses quelques heures de travail au bureau de l’Unesco, ses heures de pose pour Serge revendeur de photos érotiques avec de jeunes filles nues. Et Balthus, peintre sulfureux, pour qui, cachant son âge, elle devient modèle ; modèle mais pas muse.
"Et puis j’ai mieux compris cette attente angoissée des "muses" non pas à travers moi, parce qu’en vérité je n’ai jamais réussi à être la muse de mon mari, de toi, ni de personne... J’ai été un modèle, pas une muse… Quand je parle de "muse", je veux dire une authentique inspiration, voix directe ou médium vers la création pure."

Mais alors qu’ elle va s’endormir face à un portait de Bonnard, elle ne peut s’empêcher de faire le parallèle avec cette nuit passée seule et le départ de la maison de sa fille Attys Luna.

Quatrième ouvrage de la série " Ma nuit au musée", j’ai choisi Zoé Valdès car la lecture de son parcours, il y a plus de 20 ans m’avait impressionnée.
J’ai découvert le sens d’un "tableau mort", mieux compris le rôle des modèles, des muses pas forcément enviable, l’exploitation de la misère de jeunes filles, loin des top modèles de notre époque.
J’avoue ne pas avoir adhéré à ce récit confus, où se mêlent rêves et réalités... et encore moins aux tableaux de Balthus.

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