Bonne nuit maman
de Mi-ae Seo

critiqué par Tistou, le 15 novembre 2021
( - 68 ans)


La note:  étoiles
Thriller coréen
Dans ma quête de lectures de polars ou thrillers du monde entier, je suis tombé donc sur Seo Mi-Ae, présentée comme « star du polar en Corée ». (On apprend au passage (?) que Comme toute autrice coréenne, elle débute avec des poèmes parus dans la presse ? Y aurait-il une spécificité (sud) coréenne en la matière ?
Bon, en l’occurrence Bonne nuit maman n’est pas un polar mais bien plutôt un thriller, qui, à mon grand désarroi ne m’a pas forcément davantage éveillé à la réalité sociale, ou de la vie, coréenne, mais qui, question thriller remplit parfaitement son rôle. (Au passage, l’éditeur, voire l’autrice, revendique explicitement une filiation avec « Le silence des agneaux », puisque sur la couverture on nous présente Bonne nuit maman comme « Le Silence des agneaux coréen », et que dans le texte lui-même Seon-gyeong, l’héroïne, jeune criminologue, est surnommée par ses collègues Clarice Starling au prétexte qu’elle a effectué un stage de quinze jours au FBI.)
Comme tout bon thriller qui se respecte, sa lecture est assez addictive et on ne traîne pas à lire les 270 pages. Hélas il y a quelques facilités qui font hausser le sourcil quand certaine effraction de la maison de Seon-gyeong est effectuée par Byeong-do Lee, le tueur en série, de manière tout à fait improbable et sans que Seo Mi-Ae daigne nous donner le début d’une explication. De même lorsque celui-ci s’échappe de la chambre d’hôpital où il est soigné pour une fausse tentative de suicide, d’explications, point. Le genre de faute de goût que ne commettent pas Michael Connelly, Arnaldur Indridason ou Tony Hillerman, par exemple. Dommage.
Dommage, parce que pour le reste, l’intrigue – les deux intrigues en fait – est intéressante.
Seon-gyeong, jeune criminologue, est sollicitée de manière inattendue par un serial-killer, Byeong-do Lee, condamné à mort pour le meurtre de douze femmes et emprisonné. Il serait prêt à donner des détails sur ce qu’il a fait, et ses motivations, mais à Seon-gyeong, et elle seule. Les supérieurs de celle-ci lui conseillent d’accepter pour tenter de tirer au clair nombre de zones d’ombre et pour tenter de découvrir si d’aventure d’autres meurtres ne seraient pas passés au travers des mailles du filet. C’est à reculons qu’elle accomplit cette tâche, et on peut le comprendre.
Parallèlement, elle se retrouve brutalement belle-mère d’une petite fille de douze ans, Ha-young, une fille de son mari issue d’un premier mariage et dont elle ne savait pas grand-chose. Cette péripétie va s’avérer compliquée puisque Ha-young a vu sa mère se suicider et qu’elle vient de perdre ses grands-parents, morts dans l’incendie de leur maison, qui l’avaient recueillie. D’emblée les choses se passent mal, tant le mari de Seon-gyeong la laisse se débrouiller avec Ha-young.
Entre ses entretiens éprouvants avec Byeong-do et ses relations conflictuelles avec Ha-young, Seong-gyeong n’est pas à la fête. Et il faut s’attendre au pire … (en même temps nous sommes dans un thriller !)
Par contre, sur le plan connaissance de la société coréenne, c’est moyen. Ah si, l’écriture des noms coréens n’est pas des plus intuitives !