Block 109 - Maruta
de Vincent Brugeas (Scénario), Ryan Lovelock (Dessin)

critiqué par Fanou03, le 2 décembre 2021
(* - 49 ans)


La note:  étoiles
Où donc est passé l'âme de Block 109 ?
Dans l’univers uchronique de Block 109 où Hitler a été assassiné en 1941, le Reich a déclenché le feu nucléaire sur États-Unis, le Royaume-Uni et le Canada. La flotte du Pacifique s’est réfugié en Australie. Au cours d’une mission spéciale, le lieutenant Worth, un officier américain, découvre avec son équipe une île où est cachée une base secrète japonaise. Les américains vont bientôt découvrir le fruit des expérimentations menées par les scientifiques de l’armée ennemie...

Ryan Lovelock, qui avait pris la suite de Ronan Toulhoat au dessin depuis S.H.A.R.K s’affranchit ici définitivement du style de son prédécesseur. En effet, si le crayonné est encore vaguement présent au début de l’album, à un moment tout bascule clairement et on passe à un trait très net. Cela est un peu dommage à mon goût, car même si on pouvait reprocher certaines choses à Ronan Toulhoat, son expression avait une très grande personnalité. Ici, à peu près au milieu de l’album, la série perd tout son côté « roman graphique » et devient très « mainstream ».

Le scénario hélas ne rattrape rien. Oh pour sûr le récit est entraînant, rythmé et riche en combats, mais assez linéaire et banal. Pour couronner le tout l’œuvre de Ronan Toulhoat et Vincent Brugeas s’achève sur un album avec des personnages très clairement « gentils » (le lieutenant Worth) sans beaucoup de zones d’ombre, au contraire des protagonistes de la plupart des autres opus de la série. Maruta est donc un album qui se lit très bien mais où l’on a perdu, selon mon point de vue, une grande partie de tout ce qui faisait l’âme de Block 109.