Pierreuse de Marcel Conradt

Pierreuse de Marcel Conradt

Catégorie(s) : Sciences humaines et exactes => Histoire

Critiqué par Catinus, le 10 décembre 2021 (Liège, Inscrit le 28 février 2003, 73 ans)
La note : 8 étoiles
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Visite historique de tout un quartier liégeois

Un ouvrage remarquable qui, en treize chapitres, fait le tour d’un quartier qui, assurément, est l’un des plus anciens, un de plus typiques de la Cité ardente. Avec au centre, telle une colonne vertébrale, la rue Pierreuse, longue de 747 mètres, présentant une pente moyenne de 14 % et un dénivelé de 83 mètres.
C’est qu’il en a vu, c’te quartier, des belles et des pas mûres…
Perso, je le traverse le plus souvent 6 fois pas jours (3x 2 aller et retour), à travers ses rues, pavées qui serpentent de la Montagne Sainte-Walburge, en passant par le voisinage de Cellites, la rue Volière, le Fond-Saint-Servais, rue Pierreuse, rue du Palais pour aboutir au cœur de la Cité, en Féronstrée, en Hors-Château, rue Neuvice, place du Marché, place Saint-Lambert. Que du bonheur !
Chapeau bas à monsieur Marcel Conradt pour cet ouvrage magistral de 469 pages, richement illustré, au prix de 29 euros, publié aux éditions de la Province de Liège, que vous pouvez trouver dans les meilleures librairies, dont « Entre-Temps », 15 rue Pierreuse. Qu’on se le dise !

Extraits :

- Un ancien bourgmestre de Liège me dira un jour : « Tu sais, Marcel, finalement il y a eu deux grands malheurs à Liège … Charles-Le-Téméraire et Jean Lejeune ».
Ndlr : Charles-le-Téméraire, duc de Bourgogne qui rasa la ville de Liège en 1468 et Jean Lejeune, cet échevin de travaux qui, dans les années 1970, était un fervent partisan du tout à l’automobile et fut ainsi responsable d’un véritable saccage de la cité.

- Les habitants, pour faciliter le charroi important, prirent l’habitude de disposer des pierres en lignes parallèles, permettant la circulation pendant et après les pluies qui dévalaient en force depuis la Citadelle. La rue fut ainsi baptisée « E pirheuse ».

- La mauvaise réputation, et je mets cela entre guillemets, dont souffrait Pierreuse dans les années ’50, ne trouve pas son origine dans les nombreux cafés comme on l’a souvent dit. Il faut savoir qu’il y avait des militaires casernés à la Citadelle. Ceux-ci, après leurs virées en ville, remontaient la rue Pierreuse en chantant et en criant. Alors, les habitants, dérangés par ce chambard, insultaient les militaires qui à leur tour réagissaient, s’en suivaient des bagarres généralisées dans la rue.

- Ce coin du Fond-Saint-Servais était très particulier … Loge maçonnique ( «La Parfaite Intelligence ») , l’église Saint-Servais, Chapelle Saint-Roch et Gazette de Liège des Desoer s’y côtoyaient apparemment sans le moindre problème. En toute amitié presque !

- Le Cadran. Un endroit d’une très grande dangerosité. Un quelque chose au milieu de rien. Une sorte de vaste chantier à l’arrêt. Le traverser est presque suicidaire (…)

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