Les survivants
de Jane Harper

critiqué par Tistou, le 16 décembre 2021
( - 68 ans)


La note:  étoiles
Polar convaincant, en Tasmanie …
Second ouvrage de Jane Harper lu pour ma part, Les survivants est son quatrième roman, Canicule était son premier. J’avais déjà été séduit par son premier et il me semble observer une progression encore dans la maîtrise de l’intrigue et la qualité de sa menée au fil du livre.
Jane Harper fera certainement une belle carrière dans le domaine du polar. Et du polar ethnique souhaitai-je !

Au nord, les rouleaux pétillaient de blancheur sur le fond plus sombre du sable. Au loin, deux bateaux dérivaient dans la brise.
Au sud – Kieran resta pétrifié. A quelques minutes de marche à peine, un petit attroupement s’était formé. Les gens se tenaient debout, immobiles, serrés les uns contre les autres, tête basse, leurs chiens tenus en laisse, observant une scène en train de se dérouler sur le rivage. Leur détresse palpitait le long de la plage.


Bon, il ne s’agit pas de Mia et d’Audrey, femme et bébé de Kieran Elliott. Pas elles non, mais Bronte, une jeune étudiante en art, à Canberra, venue de « l’île continent » pour faire la saison comme serveuse dans cette station balnéaire de Tasmanie, Evelyn Bay, ville natale de Kieran et Mia.
Eux viennent tout juste d’arriver, aussi de « l’île continent » où ils résident pour aider Brian et Verity, les parents de Kieran à préparer le déménagement définitif vers Hobart, la ville principale de Tasmanie. C’est que Brian, le papa, souffre d’un Alzheimer grandissant et la vie en autonomie, isolée à Evelyn Bay, n’est plus possible pour Verity.
Une morte donc, et qui fait d’échos à trois autres morts, dix ans auparavant, lors d’une tempête mémorable, qui concernaient pleinement Kieran puisque l’un était Finn, son frère aîné, et qu’une toute jeune fille disparue aussi était la sœur de sa petite amie du moment.
Bien entendu tout ceci va se télescoper et l’enquête sur la morte du jour va revenir sur celles d’il y a dix ans, jamais franchement résolues. En cela le procédé ressemble assez au mécanisme employé dans Canicule, mais mieux maîtrisé encore m’a-t-il semblé.
Au bilan, une histoire qui tient la route. Je ne suis pas sûr d’en connaître beaucoup plus sur la Tasmanie puisqu’il y a unité de lieu et que nous ne décollons pas d’Evelyn Bay. Au moins est-on bien conscient qu’il y a des océans là-bas, Indien et Pacifique, et qu’il est préférable de ne pas provoquer. D’ailleurs on n’est pas loin des « quarantièmes rugissants », c’est dire !
Retour difficile 8 étoiles

Kieran , Mia et leur bébé de trois mois reviennent pour la première fois depuis douze ans, en Tasmanie dans la ville de leur enfance Evelyn Bay. Ville quittée après une tempête et la mort de plusieurs personnes dont le frère de Kieran, Finn et son ami Toby et la disparition d’une adolescente, soeur d’Olivia
Ils viennent aider Verity la mère de Kieran à faire les cartons de déménagement, car la maladie d’Alzheimer dont est atteint Brian, son père, ne leur permet plus de rester dans leur maison.

Dans cette station où tout le monde se connaît, ils retrouvent leurs amis Olivia, Ash, et Sean le frère de Toby ; mais d’autres sont moins contents de revoir Kieran, surtout Liam, le fils du disparu.

Une ambiance lourde qui bascule lorsque le cadavre de la colocataire d’Olivia est retrouvé sur la plage.
Entre souvenirs et rumeurs, l’autrice emmène le lecteur entre passé et présent, à la découverte de plages tasmaniennes, avec une intrigue bien ficelée et un suspense bien dosé ; même s’il m’est parfois arrivé de me perdre dans les personnages au début, ou d’avoir été étonnée par certaines traductions.
Bonne lecture et fin, comme il se doit, inattendue.

Marvic - Normandie - 66 ans - 18 août 2022


Douze ans après 9 étoiles

Kieran et sa compagne Mia sont de retour dans la petite station balnéaire de Tasmanie où ils ont passé leur jeunesse. Les parents de Kieran s’apprêtent en effet à déménager et ils viennent leur donner un coup de main. Ce séjour ravive chez Kieran le souvenir du drame qui s’est déroulé là douze ans auparavant lors d’une tempête. Finn, Son frère, et Toby, un ami de celui-ci, avaient péri en mer en venant lui porter secours. La tempête avait aussi fait une autre victime, Gaby, une adolescente dont on a retrouvé le sac sur la plage, mais dont la mer n’a jamais rejeté le corps.

Avec ces trois morts, la tempête a laissé derrière elle un cortège de regrets, tristesse, dépression. Des rancœurs aussi car certains considèrent Kieran comme responsable de la mort des deux hommes venus à son secours dans les éléments déchainés. Kieran lui-même ne s’est jamais complétement débarrassé de son sentiment de culpabilité.

Et voilà que Bronte, une jeune femme qui travaillait comme serveuse, est assassinée sur la plage, près de sa location. A priori, aucun lien entre ce crime et les morts accidentelles survenues douze ans auparavant. Mais la fliquette parachutée sur place pour aider le policier local va se montrer curieuse, minutieuse et perspicace. En portant un regard neuf sur les drames d’hier et sur celui d’aujourd’hui, elle va déterrer des secrets et jeter une lumière inattendue sur ces affaires.

Dans le premier roman de Jane Harper que j’ai lu, « Lost man », l’auteur scrutait une famille dans une ferme isolée de l’outback australien. Cette fois c’est une petite communauté qu’elle observe, avec ses faux-semblants et ses secrets.
Le roman alterne le récit des évènements d ’aujourd’hui et de celui de l’époque de la tempête, douze ans auparavant.

Un très bon polar, à l’intrigue bien combinée mais qui ne néglige pas pour autant la psychologie.

Malic - - 83 ans - 27 juin 2022