Chapeau bas
de Hervé Bazin

critiqué par Monique, le 19 septembre 2004
( - 52 ans)


La note:  étoiles
Clochemerle à la loupe
Voici sept nouvelles de Bazin, rédigées dans un style qui allie habilement malice et leçons de morale et en rend ainsi la lecture attractive.
Bazin écrit ici comme "à l'ancienne", avec des tournures de phrases parfaites et un vocabulaire visiblement fouillé quant aux noms régionaux typiques. Pour autant, il est inutile de consulter un dictionnaire à chaque mot inconnu, le contexte en livrant le sens sans coup férir.
Chaque histoire relatée met en scène des personnages teintés d'un pittoresque plaisant mais sournois, tout droit sortis de nos campagnes profondes. Leurs "petites histoires" sont parfois d'un sordide tel qu'on en vient à se demander s'il vaut mieux élire domicile à Clochemerle ou dans un grand ensemble anonyme d'une banlieue surpeuplée.
L'auteur s'attache chaque fois à décrire les situations les plus troubles et parfois nauséabondes dont se nourrissent les habitants de ces contrées imaginaires. Mais il prend bien soin de rétablir systématiquement la morale, comme pour démontrer que la Mumène,... pardon ! l'âme humaine n'est pas toujours si noire et qu'il y a toujours moyen d'y trouver des parcelles de bon sens sinon de bonté.
Bonne lecture.
Belle écriture 7 étoiles

Des nouvelles d'une rédaction parfaite, structure des phrases, concordance des temps un idéal qu'on tentait d'apprendre en cours de français au XX ième siècle.
Sept nouvelles qui nous parlent de la noirceur de l'humanité, mais aussi des êtres rares, peu repérables, peu valorisés qui savent rester dépositaires de "l'humanité" qui se manifeste par des moyens et des situations improbables et variées.

Eoliah - - 73 ans - 9 février 2021


Chapeau bas pour l'auteur 6 étoiles

Les 7 nouvelles d'Hervé Bazin composant ce recueil sont chacune un petit bijou d'émotion. Hervé Bazin a su particulièrement bien décrire ses personnages, souvent des hommes et des femmes que la vie n'a pas épargnés. Les 7 nouvelles traitent beaucoup du droit à la différence et de l'intolérance. "La Clope" et "Souvenirs d'un amnésique" sont mes préférées mais qui n'est pas sensible à la nouvelle qui donne son nom au livre, où toute une ville crie son mépris sur le cercueil d'une ancienne prostituée avec qui tous les hommes de la ville avaient couché mais trop hypocrites pour admettre qu'elle n'avait pas fait ce métier par choix? Ou, dans "La hotte", lorsque la vie d'un homme solitaire va être bouleversée par un gamin des rues?
Même si ces nouvelles témoignent d'une autre époque (elles datent des années 50-60), elles ont gardé un ton résolument moderne et donnent un ensemble bien agréable à lire.

Mademoiselle - - 37 ans - 20 septembre 2004