L'affaire Galton
de Ross Macdonald

critiqué par Kostog, le 14 août 2024
( - 52 ans)


La note:  étoiles
Vrai disparu et faux revenant
Une vieille dame richissime demande à Lew Archer de retrouver son héritier disparu deux décennies plus tôt en compagnie d’une femme peu recommandable. Sans aucune illusion, Archer se lance sur cette piste refroidie lorsqu’un meurtre surprenant l’en détourne…

C’est ma première découverte de l’univers de Ross Macdonald et de son détective privé préféré et c’est une excellente surprise. Bien sûr, il est difficile de ne pas penser aux romans de Raymond Chandler, le genre du roman noir et la Californie ne faisant que renforcer cette impression. Macdonald a en commun avec Chandler des qualités d’observation aiguës, la capacité de créer une atmosphère en peu de mots et un héros assez désabusé sur la condition humaine.

Néanmoins, Macdonald possède sa propre petite musique, avec un humour propre et un sens des dialogues qui est un délice.

Dans l'Affaire Galton, le lecteur est transporté dans la Californie des années cinquante, décors cinégiques s'il en est. Il suit notre détective Lew Archer, qui outre la vieille dame acariâtre devra faire face à son lot de gros bras, d'avocats interlopes, de femmes mariées bien sous tous les angles mais traînant un lourd passé et de flics assez enclin à jouer de la matraque et des menottes avant de poser des questions. On ne s'ennuie pas.

L’écriture est extrêmement efficace, les rebondissements successifs permettant de maintenir l’intérêt du lecteur sans interruption et le style épatant. On pourra juger l’intrigue un peu alambiquée, elle reste astucieuse et plaisante. En deux mots, pour tous les amateurs de polar, une lecture hautement recommandable.

Citation : « Le cabinet d'avocats Wellesley et Sable se trouvait au-dessus d'une caisse d'épargne, dans la rue principale de Santa Teresa. L'ascenseur privé vous élevait d'un petit hall à un environnement d'une élégante simplicité. Cela vous donnait l'impression d'être parvenu sans effort, après des années de lutte, à votre niveau naturel, celui des élites. »