Ce que savait la nuit
de Arnaldur Indridason

critiqué par Tistou, le 3 mars 2022
( - 68 ans)


La note:  étoiles
Premier roman de la série <i>Konrad</i>
Konrad est cet ex-inspecteur croisé dans le dernier tome de la Trilogie des ombres, à la retraite, qui se morfond passablement, et qui voit une de ses enquêtes inabouties rebondir après la découverte du cadavre congelé depuis … trente ans de Sigurvin, un homme d’affaires qui avait brutalement disparu et dont on avait perdu toute trace. Konrad était intervenu sur cette enquête, sans succès, et la réapparition du corps, suite à la fonte du glacier de Langjökull, va le réactiver.
Comme de bien entendu, pas convaincu des semi-conclusions qui avaient été tirées à l’époque, Konrad est toujours taraudé par cette affaire. Si bien qu’il reprend naturellement le collier, un collier non officiel, pour comprendre. Le cadavre de Sigurvin n’avait jamais été retrouvé à l’époque, et pour cause, enfoui qu’il était dans des crevasses de glacier, et cette nouvelle découverte relance de nouvelles spéculations, de nouvelles pistes. Qui vont bien sûr permettre à Konrad de démêler in fine l’affaire.
Mais comme toujours avec Arnaldur Indridason, le contexte islandais, de la société islandaise – des sociétés faudrait-il dire puisqu’on évolue à la fois à l’époque actuelle et trente ans auparavant – est aussi une grande part de l’intérêt de ses romans.
Georges Simenon est évoqué en quatrième de couverture et ce n’est pas faux, il y a du bon Georges dans cet Arnaldur là ! Pour autant Liège n’est pas en Islande.

»Le temps était radieux. Assise depuis un moment avec le reste du groupe pour se reposer après leur longue marche, elle avait sorti un casse-croûte de son sac à dos et admirait la vue sur le glacier. Son regard s’arrêta tout à coup sur le visage qui affleurait à la surface.
Comprenant avec un temps de retard la nature exacte de ce qu’elle avait sous les yeux, elle se leva d’un bond avec un hurlement qui troubla la quiétude des lieux.
Assis en petits groupes sur la glace, les touristes allemands sursautèrent. Ils ne voyaient pas ce qui avait pu bouleverser à ce point leur guide islandaise, cette femme d’âge mûr qui gardait son calme en toutes circonstances.
…/…
Les Allemands s’attroupèrent autour d’elle et suivirent son regard, arrêté à l’endroit où on voyait affleurer un visage qui semblait vouloir sortir de la glace. »


Et donc voilà Konrad promu par Arnaldur Indridason comme héros récurrent d’une nouvelle série après celles d’Erlendur Sveinsson et de Flovent et Thorson …