Histoire du gaullisme social de Pierre Manenti
Catégorie(s) : Sciences humaines et exactes => Histoire
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Tout un pan d’histoire politique à redécouvrir – 1940-1995
Au fil des ans et des gouvernements de l’après-guerre, la pensée du Général De Gaulle nourrie du catholicisme social venant de son éducation, était présente dès le début de son action politique(1). Elle a été étouffée malgré la persévérance de ses partisans, de leurs émules et successeurs. A la Libération le programme social voulu par le CNR (Conseil National de la Résistance) s’est imposé comme la pièce maîtresse de l’Etat-providence. Dès 1944 les ordonnances signées du Général De Gaulle préfiguraient les fondements d’une démocratie sociale, y compris au sein des entreprises : droit de vote accordé aux femmes, bases de la Sécurité Sociale, comités d’entreprise, rétablissement de la liberté syndicale.
Son credo économique repose sur la participation des salariés au capital de leurs entreprises, par des distributions d’actions gratuites ou des achats préférentiels. Ceci devait faire naître une troisième voie favorable au travail créateur de la richesse, entre le pôle socialo-communiste et le capitalisme libéral. Le projet « Nouvelle Société »(2) du premier ministre Chaban-Delmas révélé solennellement à la suite de mai 68 lui vaudra l’ire du président Pompidou puis d’être écarté de l’élection suivante par une faction gaulliste de droite. Le président Giscard crédité durant son mandat (1974-1981) de quantité de réformes sociétales n’avancera guère sur ce volet, pas plus d’ailleurs que Philippe Seguin devenu l’ardent promoteur du gaullisme social sous la présidence mitterrandienne entre les deux cohabitations (1986-1995).
(1) Discours à Oxford (25 novembre 1941) : « …construire un ordre tel que la liberté, la sécurité, la dignité de chacun … au point de lui paraître plus désirables que n’importe quels autre avantages… » ; au Palais de Chaillot (12 septembre 1944) : « … que chacun, chacune puisse vivre, travailler, élever ses enfants dans la sécurité et la dignité… » ; à Saint-Etienne (4 janvier 1948) : « … lier dans l’entreprise les intérêts des ouvriers, des patrons, des capitalistes. ».
(2) Jacques Chaban-Delmas à l'Assemblée Nationale (16 septembre 1969, reprenant la thèse de Marcel Loichot cherchant à promouvoir l’alliance capital-travail) : https://assemblee-nationale.fr/histoire/…
Nb : Deux compléments valoriseraient cette minutieuse reconstitution d’un gaullisme de gauche :
- un exposé détaillé des idées, des projets et des réformes venant étayer les convictions profondes de ces personnalités groupées sous la bannière du gaullisme social
- un index des noms propres et de leurs appartenances afin de s’y retrouver dans ce foisonnement de centaines et de centaines de personnages politiques engagés, tourbillonnant entre les postes de prestige au sein des gouvernements, des partis politiques, des mouvements et des clubs de réflexion, tantôt alliés, tantôt non, incapables de concentrer leurs forces en vue d’un objectif commun… et semble-t-il toujours d’actualité.
Les éditions
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Histoire du gaullisme social
de Manenti, Pierre Gaymard, Hervé (Préfacier)
Perrin
ISBN : 9782262095253 ; 21,00 € ; 04/11/2021 ; 339 p. ; Broché
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