Blitz, Tome 3
de Cédric Biscay (Scénario), Tsukasa Mori (Scénario), Daitarō Nishihara (Dessin)

critiqué par Septularisen, le 1 mai 2022
( - - ans)


La note:  étoiles
BLITZ III : LA CONFRONTATION.
Ce troisième tome du manga Blitz commence exactement là où s’arrêtait le volume précédent. Nous retrouvons les membres du club d'échecs de l’International School of Shibuya (ISS) et le héros Tom toujours en train de participer aux qualifications pour le championnat inter-collèges de la région du Kantô (centre du Japon). Le tout sous les yeux du mystérieux Karl qui scrute le tout à la recherche de futurs potentiels adversaires. Il est d’ailleurs surpris par la fulgurance et la rapidité des coups de Tom.

La compétition continue et Harmony élimine la jeune surdouée des échecs Riko Kontani, la fameuse star des réseaux sociaux. Comme prévu les élèves de l’ISS se retrouvent en finale, face à ceux du collège Tôto. Parmi eux, Yanagihara Kô, avec lequel Tom a eu une rixe en pleine rue, et qui use de toute les ruses pour le déstabiliser…

Tom va-t-il se laisser prendre au piège ?

Surfant allégrement sur la vague actuelle du retour à la mode du jeu d’échecs, et dans la droite ligne du succès du livre de Walter TEVIS (1928 – 1984) «Le jeu de Dame» (1) et de la série qui en a été réalisée, elle-même basée sur la vie du grand maître international hongrois, Mme. Judith POLGÁR (*1976, considérée comme la meilleure joueuse d’échecs de tous les temps), voici donc le troisième tome de ce manga consacré au… jeu d’échecs!

Le scénario du français Cédric BISCAY (*1979) et du japonais Tsukasa MORI est très classique, mais direct et rapide. C’est celui du novice qui découvre peu à peu un jeu et devient par la suite plus fort que son «maître». C’est un donc un «cheminement» classique. Conséquence c’est très linéaire, on suit simplement l’évolution du jeune Tom et l’évolution de son jeu. Les personnages sont très typés dans leur psychologie. Ainsi p. ex. Harmony est douce et gentille, mais avec une volonté de fer quand elle joue, Tom est aussi fougueux sur l’échiquier que dans la vraie vie, etc etc… On voit d’ailleurs de loin se profiler la «grosse ficelle» des membres du club qui peu à peu apprennent à se connaître et à s’apprécier et qui bien sûr vont devenir inséparables…

Les dessins du japonais Daitaro NISHIHARA (*1971) sont ceux classique d’un manga. On n’échappe pas aux poncifs classiques de ce type de BD à savoir p. ex. : Les grands yeux des personnages ou bien encore les fortes poitrines de certains personnages féminins. Je dois dire toutefois avoir été agréablement surpris par certains dessins, notamment la métaphore des adversaires des parties des jeux d'échecs en deux kenshi en armure (Pg. 52/60 et 63/67. Et bien entendu ils sont toujours habillés en noir et en blanc. Ces scènes sont très visuelles et s’intercalent vraiment très bien dans le cours de l’histoire, tout en représentant très symboliquement (et très bien d’ailleurs je dois dire…), le «combat» qui se déroule dans la tête des joueurs. Cela apporte un dynamisme et une originalité certaine à ce manga. Les parties représentant l’échiquier par contre me semblent parfois un peu fantaisistes! Si pas dans leurs déroulement (puisque inspirées de parties disputées entre Grands Maîtres Internationaux…), du moins dans leurs restitution dans le manga. Pg. 132 p. ex. : Tom abandonne parce qu’il n’a plus rien à jouer? Beh… Bien sûr que oui! Il peut encore prendre avec la Tour ou bouger le Roi? Il aurait mieux valu dire Tom abandonne parce qu’il sait très bien qu’il va se retrouver en échec et mat dans les prochains coups et que la partie est définitivement perdue pour lui…

Ce manga est donc «parrainé» (peut-être devrais-je dire «sponsorisé»!), par l’ancien champion du monde des échecs, à savoir M. Garry KASPAROV (*1963, toujours aussi mal dessiné dans ce manga!) qui apporte donc en quelques sort sa «caution morale». On retrouvera ainsi p. ex. à la fin du manga les parties qui ont servi de référence pour les scènes de jeu, mais aussi une explication des annotations utilisées dans le jeu. Ici je suis toutefois plus que dubitatif sur le fait de savoir si M. KASPAROV a relu le tout, puisque, que cela soit dans les annotations mais aussi dans la partie qui nous est expliquée en détails, - et bien que je ne sois qu’un joueur amateur -, j’ai pu relever des erreurs dans la transcription!

En conclusion de ce troisième tome du manga Blitz, je dirais que je suis toujours un peu suspicieux sur la finalité de ce manga, - démocratiser au maximum le jeu d'échecs, notamment au Japon et dans les pays Asiatiques -, et ce de toute les façons possibles… Bon, cela reste un bon «page turner», et on a toujours envie de connaître la suite, ce qui dans le fond est toujours un bon signe. Par contre encore une fois, je reste à dire qu’il y a certainement mieux pour s’initier au jeu d’échecs (2), toutefois, et comme déjà dit aussi, si cela peut donner l’envie à certains jeunes lecteurs de découvrir et de jouer aux échecs, pourquoi pas?..

(1) Cf. : Ici sur CL : https://critiqueslibres.com/i.php/vcrit/60991
(2) Cf. : Ici sur CL . https://critiqueslibres.com/i.php/vcrit/19952