Le New York de Paul Auster
de Gérard de Cortanze

critiqué par Kilis, le 25 septembre 2004
( - 78 ans)


La note:  étoiles
New York dans la peau de Paul Auster
Je viens de refermer ce livre de Gérard de Cortanze. J’ai voyagé. Je ne sais pas encore si j’ai visité New York dans la peau de Paul Auster ou si j’ai visité Paul Auster dans la peau de la grosse pomme... mais j’ai aimé. Ce livre est intelligent. C’est une double portait.
Portrait d’une ville et quelle ville ! Gérard de Cortanze nous en retrace brièvement l’historique en nous décrivant ce qui constitue la chair de cette ville : ses habitants. On passe en revue quelques lieux symboliques, Ellis Island, la statue de la liberté bien sûr, puis on se promène d’un quartier à l’autre de Brooklyn à Broadway, à Greenwich village, à Central Park … et voilà comment « on s’enfonce dans la profondeur cosmopolite de New York ». Paul Auster est là qui nous accompagne tout au long de ce parcours par le biais d’épisodes de ces romans mais aussi celui d’informations inédites confiées à Gérard de Cortanze. Quelques photos et documents émaillent agréablement le propos.
Portrait d’un auteur et quel auteur ! Car Paul Auster est là qui nous accompagne tout au long de ce parcours quand les lieux font échos aux épisodes de ses romans. Mais nous découvrons aussi nombre d’informations inédites confiées à Gérard de Cortanze. Celui-ci passe en revue quelques thèmes « austériens » comme la chambre, le mur, la clochardisation, marcher dans les rues, l’obsession de la chute, le base-ball… et la ville, New York toujours. New York, cette ville… dont on ne sait si l’on s’y perd ou si l’on s’y retrouve… comme dans l’écriture peut-être. Et, à propos de l’écriture, je ne résisterai pas, ici sur Critiques Libres, à citer ces paroles de Paul Auster :
« On devient écrivain parce que la lecture est si importante pour vous que l’idée de participer à ce grand mouvement d’écriture et de lecture s’empare de vous, vous submerge, et l’on poursuit ce grand projet, ce chemin sans trop savoir où l’on va, où cela va vous mener. Il s’agit au sens propre, d’un véritable aveuglement. »
New York, énergie, vibration et chaos 9 étoiles

Des liens intimes se sont liés entre P. Auster et sa ville, et nous sont décrits avec brio dans ses romans, ses essais. Les héros de Paul Auster sont souvent des ratés, des déclassés, des héros perdus, des êtres solitaires. Son style est très pur, simple, direct et il nous parle à travers quelques thèmes forts qui touchent droit au cœur.
Des lieux sont largement évoqués dans ce livre : le 6, Varick Street, au sud de Manhattan, qui va jouer un rôle important dans la vie de l’auteur puisque c’est là qu’il va faire ses débuts dans l’écriture, la littérature, à la toute fin des années ’70. Ensuite Central Park, Columbus, l’université de Columbia, Brooklyn.
Un chapitre délicieux est consacré au périple d’un de ses héros, Quinn, ( « La Maison de Verre « ) dans Manhattan, à travers les blocks, les rues . Puis aussi une journée avec Paul Auster et son épouse, Siri Hustvedt. Et enfin des articles de la presse écrite consacrés à l’écriture et le style du romancier et une interview.

Extraits :
- « Presque tous les écrivains, poètes ou non, se sentent à l’écart de la vie, de la société. On marche en sens contraire. On est témoin. On regarde les choses. On ne se sent pas totalement concerné par les activités des autres. «

- « Jaillissent des rues de New York une terrible énergie, une charge énorme, une sorte de folie, un chaos permanent qui fatigue et qui inspire. Et chacun peut pénétrer dans cette foule avec son humeur du moment. «

Catinus - Liège - 73 ans - 15 juillet 2011


ballade ou balade ? 10 étoiles

Cette étude est parfaitement bien faite, elle reprend la chronologie des événements de la vie de Paul Auster au travers d’une balade dans New York. On parcourt ainsi les rues de la célèbre ville au travers du temps et des époques. C’est gai, rafraîchissant, instructif et cela explique pas mal de choses sur la bibliographie d’Auster. C'est tout simplement parfait ! Certes, il n’y a pas de grande révélation, juste un bon moment de lecture au sein de la vie « intime » du plus grand écrivain américain actuel ! A conseiller à tous les fans d’Auster… et de New York !

Pendragon - Liernu - 54 ans - 15 mars 2007