Un roi sans divertissement de Jean Giono
Catégorie(s) : Littérature => Francophone
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Un roi sans divertissment est un homme plein de misère
Dans un petit village perdu de France, milieu du XIXe siècle, un tueur en séries sévit.
Les enlèvements inquiétants se succèdent et sont contés par des narrateurs différents qui reprennent à tour de rôles le récit, en fonction de dont ils ont été témoins.
Pour résoudre ce mystère, on demande l’aide du capitaine Langlois, gendarme étranger au village, qui se met aussitôt en quête du criminel. C’est ce dernier qui nous intéressera le plus… Car au fil des pages, nous découvrons un Langlois en mutation, de plus en plus fasciné et comparable à l’homme qu'il poursuit.
C'est un roman à la fois inquiétant et fascinant. Un thriller à l'ancienne ! ! L’écriture « rurale » de Giono donne à ce récit une dimension tout à fait particulière. On est parfois dérouté par ces narrateurs au langage très « campagnard » et pittoresque qui se succèdent (sans qu’on s'en rende toujours compte) mais c’est ce qui donne son intérêt au roman et nous plonge dans la campagne français du XIXe siècle.
Langlois est un personnage tout à fait captivant, intriguant. Un chasseur de psychopathes qui finit par se découvrir des penchants meurtriers, et à son plus grand désarroi… Vraiment surprenant !
Ce livre est très bien écrit. Un classique à ne pas manquer !
Les éditions
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Chroniques... [Texte imprimé] Jean Giono,...
de Giono, Jean
Gallimard / Collection Folio.
ISBN : 9782070362202 ; 15,00 € ; 31/12/1998 ; 256 p. ; Poche
Les livres liés
- Un roi sans divertissement
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Les critiques éclairs (9)
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L'ennui
Critique de Dalton Ames (, Inscrit le 8 février 2009, 52 ans) - 8 février 2009
De là est née l’oeuvre de Pierre Magnan …
Critique de Tistou (, Inscrit le 10 mai 2004, 68 ans) - 13 mai 2008
« Un roi sans divertissement » est très différent des oeuvres plus connues de Giono ; « Colline », « Jean le bleu », « Regain », … Ca commence comme un polar qui plongerait ses racines dans le passé, première moitié du XIX ème siècle, et qui … y reste, continue l’aspect polar pour finalement basculer dans l’addition d’histoires rattachées au héros initial. Au niveau construction ça m’a semblé bancal. Comme si, une fois le polar raconté et bouclé, Jean Giono ne s’était pas résolu à arrêter le roman et avait rajouté des épisodes, qui ne sont plus alors sur un mode polar, mais qui restent néanmoins en lien puisque de manière très allégorique, très allusive, Jean Giono nous fait toucher du doigt les noirceurs de l’âme humaine. Et pas que chez les « méchants » !
Le Commandant Langlois est amené à intervenir, vers les années 1830, dans un village reculé du Dauphiné (tiens, pas très loin de chez moi !), pour découvrir qui peut faire disparaître ou tuer des habitants du village, d’une façon des plus mystérieuses. Ne résolvant pas l’énigme mais pressentant sa continuation, il se met en congé de la gendarmerie pour venir s’installer dans le village et sauver des vies. Ce faisant, il sera confronté à une fascination des plus morbides pour la mort, la mise à mort, le sang ,et Jean Giono, de manière très allusive, très délicate, nous embarque on ne sait trop où le plus clair du temps pour nous donner une clef à la toute fin de l’oeuvre, une clef qui donnera le titre : « Un roi sans divertissement est un roi plein de misère ». Un roi plein d’ennui (au singulier, pas au pluriel !) aurait-il pu écrire aussi. Et un des moyens de combattre l’ennui, dans un village du Dauphiné, pourrait-il être de traquer, puis de mettre à mort des êtres vivants ? Hommes, femmes, loup, … ?
Jean Giono nous laisse énormément de latitude pour interpréter le message. Rarement une oeuvre laisse-t-elle autant de possibilités d’interprétation …
3,5* à cause de cette construction qui m’a parue … inexistante. Sinon c’était plus … Ca reste du Giono. Et quand je lis que certains le considèrent comme un auteur régionaliste … !
Et donc, oui, ce Commandant Langlois et ses tribulations en Dauphiné du Sud, me parait bien préfigurer le commissaire Laviolette et les atmosphères des romans de Pierre Magnan. Pour le meilleur … Le meilleur seulement car il n’y a pas de pire ici !
Tout ça pour ça ?
Critique de Blue Boy (Saint-Denis, Inscrit le 28 janvier 2008, - ans) - 29 janvier 2008
J’envie réellement ceux qui ont été touchés par la poésie et l’intrigue du roman, mais pour ma part, je ne suis jamais rentré dedans, je l’ai seulement terminé parce que l’ouvrage n’est pas trop épais. Je ne sais pas si c’est le style qui a vieilli, mais je suis à maintes reprises resté perplexe devant ce gloubi-boulga littéraire et tout à fait indigeste à mon goût. On a là affaire à un curieux mélange de descriptions baroques et interminables de la nature et de la vie à la campagne, de radotages superflus dans une langue rurale (et on ne sait jamais qui parle exactement) autour des agissements d’une espèce de tueur en série qu’on ne voit que de dos. Le style d’écriture est imagé à l’extrême, alourdissant considérablement la fluidité d’un récit censé être intrigant, récit se terminant hélas comme il a commencé, de manière absconse et confuse, selon que la démarche de l’auteur ait été volontaire ou non… Au vu des commentaires précédant le mien, je me dis que je suis passé complètement à côté… tant pis pour moi, j’aurais certainement dû suivre les conseils de Jeanne, mais je ne pense pas retenter Giono de sitôt…
le mal pour fuir l'ennui
Critique de Richard (, Inscrit le 30 janvier 2004, 78 ans) - 4 janvier 2006
Beaucoup de chose se sont passées entre temps dans la vie de l’auteur. Avant guerre écrivain « écologique » même si ce terme était peu employé à l’époque, prônant le retour à la nature et la non violence. C’est ses idées déformées, mal comprises qui l’on fait assimiler par certains à un collaborateur. A la libération il est emprisonné et le comité des écrivains l’inscrit alors sur sa liste noire. Il est libéré au bout de cinq mois sans avoir été inculpé de quoi que ce soit.
Jean Giono sort de tout cela désabusé, désenchanté, les romans qu’il écrira à partir de là en porteront la marque.
Le mal comme l’ennui sont les thèmes centraux d’un roi sans divertissement.
Pour Langlois le personnage principal du roman la seule parade à l’ennui la seule grande distraction est celle du meurtre. Mais paradoxalement le même Langlois ne consent pas au crime et sa propre mort devient la seule issue possible. Dans ce roman s’opposent mal et bien, vie et mort, de sens et non sens de la vie. Le tout dans une ambiance de paysages hivernaux (région de Grenoble l’hiver), de veillée, de battues…
L’écriture de Jean Giono est magnifique, le roman se lit sur plusieurs plans l’un d’entre eux s’inscrit dans la thématique du roman policier (l’histoire d’un serial killer), un autre plus subtil, moins immédiat devient un fable métaphysique. L’art de Jean Giono est aussi celui de faire découvrir les événements, peu à peu, de manière indirecte. Art du silence, de l’allusion qui ménage les ombres, les états d’âmes, les secrets. Un texte immense à lire et à relire.
Un roman à lire deux fois !
Critique de Morganedetoi (, Inscrite le 8 septembre 2005, 37 ans) - 11 septembre 2005
Pour conclure je dirais qu'il ne faut pas passer à côté de ce livre et ne pas oublier que même si ce roman est assez pessimiste, Giono s'amuse en écrivant!
un livre unique.... et c'est peut-être pas plus mal!
Critique de Jeanne (, Inscrite le 5 mars 2005, 36 ans) - 5 mars 2005
Mais je comprends qu'on puisse aimer ce livre, car malgré tout il a une telle richesse interprétative qu'il suffit d'y ajouter un minimum d'intérêt pour ne plus s'en lasser.
Cela étant, mon conseil pour ceux qui ne l'ont pas encore lu sera le suivant: Ne commencez surtout pas par ça si vous ne connaissez pas Giono!! Pour peu que ça vous plaise pas ( c'est un bouquin vachement lent, ombrageux, un peu comme ces aprèm de novembre où la nature toute entière semble vouloir vous imposer de rester chez vous, à broyer du noir sans motif réel si ce n'est une subite mélancolie), vous risquez de passer à côté des rafraichissantes odes au bonheur que sont ses autres oeuvres, dans l'ensemble!
forêts d'hiver
Critique de B.Josef (, Inscrit le 17 juin 2004, 38 ans) - 17 juin 2004
Et après? Qui n'en a pas en lui-même?"
Qui n'en a pas en lui-même? Quelques mots repris fidèlement dans le corps du livre touffu; quelques mots qui balaient la tentation régionaliste et le lyrisme béat de lecteurs égarés. "Je ne connais pas la Provence" avait écrit l'auteur; le hasard l'y a fait naître et ancrer sa poésie aiguisée dans une réalité terrienne qui se réclame d'ailleurs et de partout à la fois. En nous, ses ruisseaux coulent et ses plateaux nous infligent leur rude réalité.
Un changement s'est-il produit dans l'écriture De Giono? Que reste-t-il de la Provence exaltée des débuts? Un paysage monstrueux de neige tachée de sang?
Le même souffle en substance, la nature c'est l'homme, livré à ses paysages intérieurs qui se déploient et qu'il parcourt de sa solitude. L'histoire de cette solitude, de cet ennui, de cette "misère de l'homme sans Dieu", c'est celle d'"Un roi sans divertissement", matrice des chroniques et cycle déréglé d'une nature implacable.
L'obscurité du livre sert les questions portées par l'oeuvre. Giono y est brutal, sans concessions, il dépeint le vide derrière les mots qu'il emploie. Jamais il ne laisse mourir un personnage avec facilité, mais raconte une traque de l'homme avec lui-même. De là, un roman policier? De là, un renoncement au lyrisme des débuts?
Non, un roman à la mort grotesque, "à la diable", au lyrisme contenu tant qu'il peut par ce qu'on y lira de "régional", de "campagnard", mais qui déborde tout de même avec vivacité et mordant. La force, la couleur de la poésie y est sinon plus forte, toujours aussi présente que dans les romans du début. Giono est cet écrivain magnifique qui se laisse lire comme conteur, poète, tantôt emporté, tantôt désabusé, cruel, brutal, doux... Il laisse une place au lecteur dans ses pages, les sens et les incompréhensions se superposent, mais la vérité est là, pleine.
Giono n'est ni régional, ni campagnard, "Un roi sans divertissement" est la méditation littéraire parfois violente d'un être humain éternel et victime des mêmes paysages d'hiver.
Roman d'un meurtrier, roman d'un justicier-victime, roman d'un cycle déréglé, roman de la misère de l'être, roman de l'indicible, il échappe au temps, au lieu et se dérobe toujours, malgré l'appellation de "Chronique".
Un roman déconcertant
Critique de Lolita (Bormes les mimosas, Inscrite le 11 décembre 2001, 38 ans) - 5 novembre 2003
Pour conclure je suggérerais simplement de le lire. Cette oeuvre est admirable et offre un très bon divertissement ! ;)
Superbe critique !
Critique de Jules (Bruxelles, Inscrit le 1 décembre 2000, 80 ans) - 15 mars 2001
Encore bravo pour ce choix en espérant que cette critique donnera envie à beaucoup de lecteurs de redécouvrir ce grand écrivain.
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