100 mots à sauver
de Bernard Pivot

critiqué par Sibylline, le 25 septembre 2004
(Normandie - 74 ans)


La note:  étoiles
Dico-bobo
Livre facile. Facile à faire, facile à lire. J’ai un peu râlé de payer 9 euros pour ces quelques pages, 123, préface comprise, en écrivant gros.
Et pourtant j’ai bien aimé cette idée assez fine, cette proposition que nous adoptions chacun un de ces mots en voie de disparition pour veiller à le faire vivre, en l’employant encore et malgré tout dans nos conversations les plus habituelles. C’est rappeler que les mots sont des êtres vivants, enfin, peut-être pas des êtres, mais vivants à coup sûr. Qu’ils meurent si personne ne les utilise plus, qu’ils vivent si on les emploie encore. Cela m’amusait. Je souriais toujours quand j’y pensais. Je me représentais bien, câlinant ce petit mot, blotti au creux de ma langue, et le sortant parfois, pour lui faire prendre l’air et connaître la société.
J’avais acheté l’ouvrage pour voir si je connaissais tous ces 100 mots. J’ai dû avouer, confuse, qu’il en était beaucoup que j’utilisais encore, avant même d’avoir décidé de les adopter pour les sauver… J’étais un peu gênée de me découvrir si vieux jeu. D’ailleurs, on ne dit plus « vieux jeu » non plus. Zut ! Ni zut ? Bigre ! J’aggrave mon cas ? Ben alors…
Bref, certains, à mon sens n’étaient pas si « en voie de disparition » que ça, mais il fallait arriver à 100, vous comprenez. Ou alors, c’est moi. Et on en revient à l’effet sournoisement pervers de cette liste. Si vous utilisez encore ces mots, vous avez intérêt à ce que ce soit en toute connaissance de cause, et uniquement pour les sauver. N’oubliez pas de le mentionner avec un sourire, même si cela doit alourdir quelque peu vos conversations.
Je dirais pour finir qu’un de mes préférés, c’est le pékin, que j’emploie assez couramment ma foi. Je veux dire employais, maintenant, je fais attention. A mon âge, on n’a plus les moyens de se vieillir.


*bobo : bourgeois bohème
Pivot de la langue 4 étoiles

Bon, d’accord, c’est un peu facile, un peu cher et le succès tient plus à la notoriété de l’auteur qu’à la qualité du livre. N’empêche, je l’ai lu le sourire aux lèvres, m’étonnant au passage, comme Sibylline, de la hâte du temps. A noter que Pivot nous laisse 7 ou 8 pages parfaitement blanches pour compléter sa liste. Il y a une idée là : je pense publier prochainement un livre entièrement vierge de toute écriture qui permettra à ses acheteurs de se l’approprier vraiment en l’écrivant eux-mêmes.
A noter aussi cette délicieuse note de la page 95 à propos du mot « priapée » : « Dans le Petit Larousse et le Petit Robert, l’ordre alphabétique, en l’occurrence très facétieux, fait suivre « priapisme », « état de ceux qui souffrent d’érection prolongée et douloureuse », de « prie-Dieu »…
Je me suis amusé à utiliser les 100 mots à sauver dans un petit texte : humble participation à l’effort de sauvetage que je dépose dans le forum des livres et dont j’espère qu’elle suscitera votre imagination aussi.

Bolcho - Bruxelles - 76 ans - 18 août 2005


Livre pas vraiment utile 1 étoiles

A moi on me la prété sinon je ne l'aurai pas acheté et je trouve qu'il n'est pas tres interessant. Les mots qui sont etudiés ne sont pas les plus en danger de disparition a mon avis et d'autres sont bien vivants! Alors evidement que chacun peut faire sa liste à lui mais la je trouve que cest mal choisi. Monsieur Pivot ma decu. Et j'ajoute que cest dommage qu'il ne fasse plus d'emission a la tv parceque elles etaient bien

Azed - Saint-Raphaël - 53 ans - 27 septembre 2004


Trop subjectif 2 étoiles

Je regrette le côté trop subjectif de cet ouvrage. J’imagine qu’il doit être difficile et périlleux de sélectionner cents mots à sauver parmi les milliers qui existent, qu’il faut faire la part des choses devant certains utilisés régionalement et plus vraiment nationalement, mais tout de même, j’ai été étonnée d’y trouver des termes tels que derechef, péronnelle ou babillard, ces mots n’ayant pas du tout disparus des langues que j’entends autour de moi.
Plutôt qu’à une vraie volonté de sauvegarde, cela ressemble plutôt à un phénomène de mode. Malgré tout le respect que je dois à Monsieur Pivot et ses grandes qualités, je distingue ici une facilité un peu dérangeante dans la rédaction de ce petit guide dont l’idée de départ est pourtant intéressante.

Sahkti - Genève - 50 ans - 25 septembre 2004