Le mage du Kremlin de Giuliano Da Empoli
Catégorie(s) : Littérature => Francophone
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Portrait romancé de Poutine
Comprendre ce personnage énigmatique et autocrate parcourt les esprits depuis des années, bien avant la guerre d'Ukraine. Ce roman directement inspiré du réel nous en dresse un portrait, par te truchement du témoignage d'un ancien conseiller fictif. Il en ressort une description réaliste, une interprétation qui se tient, sur fond d'éléments réels. C'est intéressant, fait réfléchir, beaucoup moins rêver. Les descriptions y sont précises et permettent de s'introduire dans des lieux interdits.
Les éditions
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Le mage du Kremlin [Texte imprimé], roman
de Da Empoli, Giuliano
Gallimard / Blanche
ISBN : 9782072958168 ; 20,00 € ; 14/04/2022 ; 288 p. ; Broché
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Les critiques éclairs (10)
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Un immense roman !
Critique de Frunny (PARIS, Inscrit le 28 décembre 2009, 59 ans) - 16 novembre 2024
En 2022, "Le Mage du Kremlin", son premier ouvrage de fiction, dresse le portrait de Vadim Baranov, une éminence grise de Vladimir Poutine, personnage inspiré de Vladislav Sourkov.
Ce roman remporte le grand prix du roman de l'Académie française et fait partie de la sélection finale pour le prix Goncourt 2022.
Vadim Baranov, l'homme qui murmurait à l'oreille du Tsar, est le narrateur de ce roman.
Un ancêtre qui avait survécu aux purges du Stalinisme, misanthrope au plus haut degré.
Les Baranov ont servi la Grande Russie des Tsars.
Il décrit en détail le déclin de Brejnev et d'Eltsine, l'incroyable ascension de Poutine.
Poutine, ancien membre du FSB (ancien KGB), au regard de glace et aux décisions irrévocables.
Alors que la Russie a perdu la Guerre Froide et s'est vautrée dans un capitalisme effréné (les Oligarques milliardaires) , Poutine en appelle à la Patrie, à la Grande Russie de Staline, de Pierre le Grand .
Il n'hésite pas à écarter (...) certains oligarques omnipotents, pour l'exemple.
Un seul mot d'ordre : "Mettre un terme à la désintégration de la Russie " (celle décrite par Hélène Carrère d'Encausse )
Le soulèvement en Ukraine n'est alors pas admissible et il doit réagir, ne pas baisser la garde face à l'opposant (comprendre l'Occident et pas nécessairement l'Ukraine)
Poutine a rétabli la verticalité du pouvoir. En fin stratège, il sait profiter des failles du cerveau humain.
Il a compris que la solitude du pouvoir le privait de femme, d'enfants et d'amis.
Autour de lui, ne papillonnent que des courtisans et/ou ennemis.
Poutine est le machiavel 2.0. , sauveur de la fierté russe .
Attention !
Il s'agit là d'un immense roman.
Il faut accepter de s'imprégner de "l'âme Russe", ne pas juger avec nos repères occidentaux.
Oui, Poutine n'admet pas l'opposition et peut démettre n'importe qui en 24 heures mais ne gageons pas qu'il a une très haute estime de la Russie et n'est pas disposé à la laisser entre les mains de la CIA.
Les méthodes sont expéditives mais l'objectif n'est pas nécessairement personnel.
J'ai pris un immense plaisir à la lecture de ce roman de "philosophie politique et sociale" .
Baranov ne fait pas l'éloge inconditionnel de Poutine mais tente de nous expliquer les motivations du Tsar.
Comme Sylvain Tesson le souligne régulièrement dans ses ouvrages, les Russes ne raisonnent pas "à l'occidentale" .
Juger rapidement ce peuple et son dirigeant sans prendre en compte cette dimension serait une grave erreur de lecture.
Ne ratez pas cet incroyable roman.
L'univers oppressant de Poutine
Critique de Mimi62 (Plaisance-du-Touch (31), Inscrit le 20 décembre 2013, 71 ans) - 14 juin 2024
J'ai été un peu dérouté par le fait que le personnage principal de la première partie du livre s'avère ensuite n'être qu'un personnage d'introduction au véritable personnage principal.
C'est un peu long pour introduire le personnage mais d'un autre côté cela a permis de planter le décor, de comprendre l'évolution du pays.
Toute la partie (un bon trois quarts) concernant l'activité de ce personnage principal permet de démonter les rouages de ce fonctionnement, rouages pouvant être appliqués à des degrés plus ou moins importants à d'autres fonctionnements.
La dernière cinquantaine de pages portant sur la déconsidération, la perte d'influence du personnage, sont moins convaincantes. L'auteur avance des idées pouvant prêter à réflexion, offrant une ouverture intéressante mais cela est confus. Si l'on comprend l'idée directrice il est difficile de saisir les détails et c'est assez frustrant.
Reste maintenant l'image donnée du "Tsar".
Il est évident que les pro Poutine n'aimeront pas ce livre. Il me semble pourtant qu'il présente un reflet assez proche de la vérité ou tout au moins de ce qui peut être perçu extérieurement : un personnage froid, ne supportant pas la contradiction, autoritaire, imbu de sa personne, machiavélique, calculateur, versatile, sans empathie etc... Rien de positif sur cette personne.
Le narrateur change au fil du récit. Le premier, qui sert à introduire celui qui sera proche de Poutine, au final, est assez insipide.
C'est ensuite au tour de celui qui sera le proche de Poutine. Si ce personnage appartient à la fiction, il est très inspiré d'un personnage réel qui a tenu de rôle de conseiller très proche.
D'autres disent qu'ils n'ont rien appris. Ce n'est pas totalement faux, c'est une confirmation de ce que l'on se doutait mais l'intérêt réside dans l'atmosphère oppressante qui se dégage de cet environnement.
Une lecture que je suis content d'avoir faite mais qui n'a pas soulevé un intérêt passionné ni un réel élan. Je ne donnerais pas d'avis sur la pertinence ou pas de lire cet ouvrage Je laisserais le lecteur libre de son choix sans le conseiller.
Machiavel au Kremlin
Critique de Nav33 (, Inscrit le 17 octobre 2009, 76 ans) - 14 janvier 2024
Le démarrage du roman était un peu lent à mon goût , mais sans doute nécessaire à mettre en place toute une atmosphère. Dans l'univers glacé de ce récit , quelques notes d'humanité avec la relation amoureuse de Baranov avec Ksenia , d'amitié sans espoir avec Borodovski et surtout les deux dernières pages qui apportent de la chaleur et démentent la fascination bienveillante qu'on pourrait prêter à l'auteur pour son sujet
A la gloire de Poutine !
Critique de Saint Jean-Baptiste (Ottignies, Inscrit le 23 juillet 2003, 88 ans) - 29 décembre 2023
Mais ce que j’ai trouvé agaçant dans ce livre c’est l’éloge perpétuel et sans la moindre retenue, qui est réservé au nouveau maître du Kremlin : Poutine est plus malin que tout le monde, il est convivial, travailleur, consciencieux et finalement très sympathique…
Toutes les péripéties du règne de Poutine sont tournées en son éloge. Et même la guerre, oups ! pardon ! l’intervention militaire en Ukraine est présentée comme un trait de son génie ! Alors, trop c’est trop !
Mais nous laisserons à nos très honorés lecteurs le plaisir de découvrir les pépites de cet acabit dont ce livre est truffé. C’est du roman, bien sûr, et toutes les considérations sont permises, à condition toutefois qu’elles restent dans les limites de la vraisemblance.
On avait dit à Poutine qu’au temps béni de l’URSS, quand quelqu’un contrariait Staline, il l’offrait en sacrifice au peuple pour montrer la fermeté de son caractère. Ceux qui suivent l’actualité savent que Poutine a retenu la leçon ; mais ses méthodes sont différentes ; on ne compte plus le nombre de ses opposants qui sont tombés du sixième étage, ou qui sont morts empoisonnés par le bouillon d’onze heures, ou qui se sont suicidés de deux balles dans le dos… Tout ça n'est pas raconté dans le livre, évidemment. Poutine ne s’est pas refait, il vient des services du contre espionnage de l’ex URSS et, à mon avis, il n’est pas, comme le suggère le narrateur, un modèle de président pour le monde.
J’aurais voulu mettre quelques étoiles parce que c’est bien écrit et que je ne me suis pas ennuyé. Mais peut-on donner la moindre étoile à un panégyrique de Poutine ? Alors mieux vaut en sourire. Ne nous gâchons pas la magie de Noël à cause d’un Mage du Kremlin ! Quelques étoiles pour le plaisir de lecture et un gros zéro pour le fond.
ras… poutine
Critique de Jfp (La Selle en Hermoy (Loiret), Inscrit le 21 juin 2009, 76 ans) - 4 septembre 2023
Actualités romancées
Critique de Pacmann (Tamise, Inscrit le 2 février 2012, 59 ans) - 24 mars 2023
Lire des romans permet de mieux comprendre le monde disait Rimbaud, mais comprendre ne veut pas dire qu’une solution à cette incompréhension ou cette rivalité des peuples qui au prix d’une identité quasi-continentale.
De grands principes de politique internationale et de la manière dont les grands dirigent le monde compléteront les enseignements d’un ouvrage qui s’inscrit dans une évidente actualité et dans un style plaisant et bien balancé.
Assurément un ouvrage à lire bien que comportant quelques petits creux.
Un roman pour comprendre le fonctionnement de la cour de Poutine
Critique de Saigneur de Guerre (, Inscrit le 11 juin 2022, 66 ans) - 18 février 2023
Un genre de baba cool, poète idéaliste devenu metteur en scène avant de faire preuve d’un incroyable talent en qualité de producteur de télé-réalité…
Lorsqu’il s’attache à celui que les Russes appellent aujourd’hui le Tzar, son ascension se fait dans l’ombre prêt à servir la grandeur de son pays grâce au seul homme capable de diriger un peuple qui n’a jamais connu la démocratie et qui a besoin de sentir un homme fort à sa tête, un homme qui veuille lui redonner sa grandeur, comme du temps de Staline, une grandeur dont l’immense majorité du peuple russe semble avoir plus envie que de tranquillité, de prospérité et de paix.
Critique :
Tout porte à croire que Vadim Baranov n’est en réalité autre que Vladislav Sourkov, qui fut le conseiller spécial de Poutine pour l’Ukraine, aujourd’hui retiré des affaires, peut-être maintenant assigné à résidence, étant en disgrâce auprès de sa majesté le tzar.
Je comprends l’engouement de nombre de lecteurs découvrant une Russie et son pouvoir politique, mais je reste très insatisfait après la lecture de ce roman. D’abord à cause de son rythme très lent, ensuite parce que je n’ai pas appris grand-chose. Pour qui suit l’information via des chaînes d’info et des journaux de politique internationale et de stratégie, l’image du tyran et de son entourage n’est pas une nouveauté. J’ai même été choqué par le côté « génial » de Poutine, grand stratège, jouant plusieurs coups à l’avance. L’image que j’en ai retirée de mes autres lectures, c’est plutôt celle d’un joueur de poker, instinctif, convaincu des faiblesses des démocraties et ne doutant pas un instant que son modèle de gouvernement soit nettement plus puissant. Il suffit de voir ce qui se passe en Ukraine pour se rendre compte à quel point le grand « visionnaire » s’est planté la poutre dans l’œil. Il a pour lui l’avantage, auprès des Russes, d’avoir effacé la « honte » d’un Gorbatchev mettant fin à l’URSS (qui était moribonde et ruinée, les Russes l’ont oublié ou l’ont toujours ignoré) et les années de méga corruption visible d’un Boris Eltsine… Mais le nouveau Czar est entouré de fripouilles qui ne valent guère mieux que les oligarques des années ’90, le nouvel imperator n’étant pas le dernier à se servir et à se faire construire un palais grandiose…
Dans le livre, il est fait allusion à cet événement qui a laissé des traces dans les mémoires, lorsque recevant Angela Merkel, Poutine laisse sa chienne, se balader et venir renifler la chancelière allemande qui avait une sainte trouille des chiens, chose que l’ancien espion ne pouvait ignorer. Son comportement de voyou ne me semble pas assez mis en évidence dans le roman, même si des faits tels que ceux-ci sont rapportés.
En bref, un livre qui fournira certainement beaucoup d’informations sur la mentalité d’une bonne partie du peuple russe, de son dirigeant, de sa cour et des oligarques, mais qui n’apportera rien de fondamentalement nouveau à celui qui suit régulièrement l’actualité politique internationale.
Rencontre avec Vadim Baranov
Critique de Ardeo (Flémalle, Inscrit le 29 juin 2012, 77 ans) - 10 janvier 2023
Je pensais que j’allais avoir une idée du pourquoi réel du conflit qui perdure à l’est de notre continent mais si cette œuvre en révèle quelques pistes, c’est surtout le cheminement d’un « spécialiste du pouvoir » auquel j’ai été confronté à travers le personnage principal.
L’humour, l’ironie et la dérision sont constamment présents et font de ce bestseller intéressant et agréable à lire une lecture à recommander.
Froid dans le dos
Critique de DE GOUGE (Nantes, Inscrite le 30 septembre 2011, 68 ans) - 7 janvier 2023
Le personnage central, quoique inventé, nous plonge dans l'univers plein de méandres et d'hypocrisie d'un monde fabriqué à la gloire d'un dictateur. La fausseté, le montage d'un tissu de chimères et de basses flatteries expliquent la montée au pouvoir d'un personnage, au départ, secondaire, qui va affirmer sa nostalgie d'un monde perdu et tenter de le retrouver.
La façon dont se fabrique l'illusion pour un peuple crédule et trop occupé de sa propre survie, dont on verrouille toute velléité de rébellion, dont on fait mourir toute innovation, provoque l'angoisse et on comprend mieux ce qui, aujourd'hui est une terrible réalité, dont notre passivité est aussi responsable...
Le personnage central, poète, intellectuel jouant de l'illusionnisme et pris à son propre piège est fascinant et irritant. On a envie de le secouer fort et de lui dire "regarde ce que tu as fait", mais il le sait !..
Il y a , dans ce livre, un vrai plaisir de lecture : le début est un peu lent, puis on est envoûté.
Le style est parfois épuré, parfois tarabiscoté, mais toujours fascinant.
Je fais circuler ce livre auprès de mes amis en leur promettant une belle découverte. Jusqu'ici, je n'ai que des retours positifs.
De la belle ouvrage !
Succession de clichés
Critique de Falgo (Lentilly, Inscrit le 30 mai 2008, 85 ans) - 28 décembre 2022
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