Le vent d'Anatolie
de Zyránna Zatéli

critiqué par Pucksimberg, le 13 juin 2022
(Toulon - 45 ans)


La note:  étoiles
Le cycle de la vie
Cette nouvelle d’une quarantaine de pages exerce un certain charme sur le lecteur. Elle se déroule dans le nord de la Grèce et les deux personnages principaux paraissent aux antipodes au départ : une petite fille et une vieille femme malade, un peu rejetée de tous car contagieuse. La première est chargée d’apporter sa bouillie à cette femme mystérieuse et atypique. A partir de là, un lien va se tisser entre ces deux personnages et leur rapport au réel va vaciller. Il est question de la mort, mais toujours de façon imagée et surnaturelle quasiment.

« Le vent d’Anatolie » se lit volontiers. L’écriture est fluide, les personnages sont intrigants et l’humour est présent aussi. Ce sont des personnages pleins de vie qui sont décrits ici et l’écrivaine a dû s’amuser à créer certains personnages secondaires comme ce boucher dont il est question au début de la nouvelle. De plus, Zyranna Zateli mêle les tonalités, l’on peut passer du comique au tragique puisque la mort est présente en passant par le fantastique. Son personnage féminin âgé a une vision du monde très personnelle. Elle semble avoir gardé le regard d’une enfant sur le monde et le transfigure, parfois de façon violente. Le corps occupe une place importante dans la nouvelle et l’écrivaine, avec une grande simplicité, évoque des manifestations corporelles que l’on évoque rarement en littérature. Le lecteur découvre une écrivaine assez audacieuse et sans tabous. On la perçoit aussi proche du peuple, de ses croyances et de ses problèmes.

Cette nouvelle est agréable à lire et permet de voyager.