Samouraï
de Fabrice Caro

critiqué par Elko, le 26 juin 2022
(Niort - 48 ans)


La note:  étoiles
Du Fabcaro tout craché
Sale période pour Alan. Coup sur coup, sa copine le quitte pour un autre et son meilleur ami se suicide . Sa carrière d'écrivain n'est pas brillante non plus. Bref il se donne un été pour redresser la barre en écrivant un roman "sérieux", un roman ambitieux. En mode samouraï. Mais c'est sans compter sur toutes les distractions périphériques que sont l'entretien de la piscine des voisins, les datings arrangés, les visites à une mère endeuillée ou encore les recherches d'un corps disparu. Et c'est surtout sans compter sur son principal obstacle : lui-même.

Je suis fan de l'auteur de BD. J'adore son humour qui se joue de l'absurdité de certaines situations et des vicissitudes de la condition humaine. Je connais moins le romancier, n'ayant lu que le "Discours".

Dans Samouraï je reste en terrain connu. Nous suivons Alan, un personnage dont l'égocentrisme, la suffisance, l'inconstance, l'indécision, les lâchetés, l'art de procrastination, les phobies offrent un terrain de jeux infini à l'auteur. Fabcaro réussit le tour de force de ne pas nous le rendre odieux. J'ai l'impression que cet Alan est un personnage archétypal de l’œuvre de l'auteur.

Je suis resté dans ma zone de confort. Dans un plaisir attendu. Et je ne sais pas encore si j'aurais aimé en sortir ou si c'est exactement ce dont j'avais besoin.
Un peu plus lisse 7 étoiles

J'ai bien aimé ce troisième roman (le 4ème publié, mais le 3ème que je lis de cet auteur). Les histoires de piscines, les rencontres organisées, la battue... Tous ces petits événements racontés avec justesse, humour, dérision et surtout beaucoup d'humanité. J'ai trouvé ce roman moins percutant, moins vif que Le Discours et Broadway, mais ai passé une nouvelle fois un bon moment de lecture avec ce personnage quadragénaire un peu mal à l'aise, un peu à côté des codes de la vie.

Cecezi - Bourg-en-Bresse - 44 ans - 26 novembre 2022


un bon moment pour le lecteur 8 étoiles

« Samouraï »
roman de Fabrice Caro
Editions Gallimard
219 pages
mai 2022

La philosophie et l'humour font beau ménage dans ce roman


Alan est un romancier. Il a au moins écrit un roman qui est loin d'avoir fait un tabac. Qui l'a acheté, qui l'a lu ?
Son amie Lisa avant de le quitter lui a posé une question qu'il finit par prendre au sérieux ;
« Tu ne peux pas écrire un roman sérieux ? ».
Il va s'y coller c'est sûr mais Lisa vient de partir pour toujours et son meilleur ami vient de se suicider. 
Rien ne va plus.
Alan commence quand même à écrire, il cherche son sujet et en attendant il doit garder la piscine de ses voisins.
Il va écrire là.
Il fait bien ce qu'on lui donne mais de curieux insectes viennent se multiplier à la surface et bientôt la piscine qu'il nourrit d'un peu de chlore, verdit.

Le lecteur sourit à la lecture de ce roman qui est parfois désopilant.

Alan a un couple d'amis qu'il aime bien , certes, mais ils commencent tous les deux à le fatiguer : ils veulent qu'Alan rompe son célibat.
C'est alors qu'il est invité à passer ses soirées avec des jeunes femmes plutôt bien faites mais quelque peu « bizarres » et envahissantes.
Alan suit son chemin, celui qu'il s'est tracé. Un chemin fait d'hésitations mais il lui faut faire le deuil de son amour pour Lisa et trouver le chemin de l'écriture d'un livre sérieux.

Il n'a jamais su de quoi son père qu'il a peu connu est mort.... Cela ne l'intéresse pas et quand Chloé, une de ses supposées prétendantes envoie à son insu un sms à la mère d'Alan avec ce message ;
« Coucou maman, dis, je me demandais, il est mort de quoi papa ? Bisous », il n'en croit pas ses oreilles :
« Chloé vient en quelques secondes de faire voler en éclats un non-dit établi depuis la nuit des temps, le travail de toute une vie d'inadapté. »
C'est quoi un inadapté ?
Qui est adapté ?

Le lecteur passe un bon moment avec cet auteur qui, cerise sur le gâteau, écrit bien.

Jean François Chalot

CHALOT - Vaux le Pénil - 76 ans - 28 septembre 2022