Meurtres à la romaine
de C. M. Veaute

critiqué par Jfp, le 3 juillet 2022
(La Selle en Hermoy (Loiret) - 76 ans)


La note:  étoiles
de l'art d'accomoder les restes
En résidence d’artistes à la Villa Medicis, ce haut lieu du rayonnement de la culture française, rescapé des conquêtes napoléoniennes et situé en plein cœur de Rome, les sœurs Veaute ont commis ce roman policier mêlant horreur et fantaisie débridée. Hélas pour la culture française, qui ne risque pas de rayonner avec cet ouvrage, j’ai rarement lu un roman où notre langue était aussi malmenée et le récit aussi inintéressant. Sans enquête véritable, les auteures mêlent l’art hyper-contemporain à une intrigue obscure où l’on peine à distinguer policiers et criminels. Si elles ont voulu dépeindre le chaos d’une société en pleine déliquescence, à la manière de ces plasticiens adeptes de l’art-poubelle et autres joyeusetés palatino-tokyoïtes, alors la réussite est totale. Mais voir des enfants des rues enlevés de force, glossectomisés puis transformés en gladiateurs pour amuser une galerie de notables désabusés, et appeler ça de l’art, ne me semble pas un message très clair. La ville éternelle n’aurait-elle plus que cela à nous offrir aujourd’hui ?