Notre otage à Acapulco
de Jean-Christophe Rufin

critiqué par Jfp, le 8 août 2022
(La Selle en Hermoy (Loiret) - 76 ans)


La note:  étoiles
caramba !
Dans ce cinquième opus de la série des enquêtes d’Aurel le consul, à mon avis le meilleur depuis "Le suspendu de Conakry", Jean-Christophe Rufin dévoile toute la panoplie de ses talents : humour, imagination, sens du suspense, connaissance aiguë du fonctionnement étrange de la gent diplomatique, critique acerbe des façons de gouverner ici et ailleurs, et bien entendu une immense qualité d’écriture. Dès la première page, on se prend d’affection pour ce vice-consul, toujours envoyé par sa hiérarchie dans les endroits les plus improbables, histoire de se débarrasser pour un moment de sa fâcheuse propension à se mêler de ce qui ne le regarde pas. Ici, son envoi à Acapulco, dans un Mexique en proie aux guerres sanglantes et cruelles entre clans rivaux, avec la complicité d’une police corrompue jusqu’à la moelle, va déclencher une avalanche d’événements auxquels la réputation de l’ambassadeur en titre, plus intéressé à compléter sa collection de porcelaines chinoises que de protéger ses ressortissants, ne survivra pas. Celle d’Aurel, par contre, va grimper en flèche avec la révélation de ses talents de crooner qui vont faire sa réputation au pays de la téquila. Une histoire bien ficelée, haletante à souhait, où notre consul préféré accède enfin à l’élégance et à un amour partagé.