Les vrilles de la vigne de Colette
Catégorie(s) : Littérature => Francophone , Littérature => Nouvelles
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des nouvelles de Colette
Vingt nouvelles de Colette, rassemblées par l’auteure elle-même parmi les articles qu’elle composa pour "La vie parisienne", publiées sous son nom en 1908 mais assorties de quelques autres plus tardives, rassemblées dans l’édition dite "Ferenczi" de 1934. Telles quelles, dans leur extrême diversité de style autant que de sujet, elles constituent un raccourci saisissant de son œuvre. Sur un ton léger, n’hésitant pas à recourir au dialogue (ah, les savoureux "dialogues de bêtes"), aux interjections (bien avant Céline !), elle invite le lecteur à entrer directement dans son univers si particulier. Odeurs, couleurs, et les mille sensations que l’on éprouve au contact de la nature, mais aussi des humains, sont décrits avec minutie par cette hyper-sensitive. Colette exprime peu ses sentiments (cherchez le mot "amour" dans son œuvre littéraire) mais sait admirablement décrire les sensations de tout ordre qu’elle a ressenties au cours de sa longue et riche vie d’écrivaine mais aussi d’actrice, de journaliste et… de visagiste ! Colette, cette liane, qui s’est accrochée à tout ce qui lui permettait de développer ses cinq sens et, pour notre bonheur, d’en restituer les images grâce à l’écriture…
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Colette se raconte en plusieurs nouvelles
Critique de Pucksimberg (Toulon, Inscrit le 14 août 2011, 45 ans) - 31 mai 2023
Le recueil s'ouvre sur la nouvelle "Les vrilles de la vigne" conçue comme un conte mettant en scène un rossignol, l'oiseau traditionnel de la poésie lyrique, très présent dans la poésie médiévale. Un lien est tissé entre Colette et cet oiseau, rappelant le besoin de l'écrivaine de s'affranchir de Willy, époux qui ne permettait pas à Colette d'exister en tant qu'artiste. L'écrivaine aborde aussi les animaux dans ces textes comme Nonoche la chatte, ou Toby le chien dans ses dialogues de bêtes dont elle a tiré aussi une pièce de théâtre. Quand elle donne la parole à ces animaux, elle montre combien elle peut être empathique et ressentir ce que pourrait percevoir ces animaux. Même si cela lui permet aussi de brosser son portrait à travers le regard de ceux-ci. Colette célèbre le monde, mais pas uniquement le cadre végétal et les animaux. L'amour est aussi le sel de son existence et Missy est une femme qui a partagé une partie de la vie de Colette. Dans "Nuit blanche", par le biais d'une insomnie, l'écrivaine contemple l'être aimé, l'imagine et aime à se reprocher de ses genoux qui rappellent des oranges fraîches. Elle évoque aussi ses années de music-hall, période dans laquelle Missy faisait l'artiste avec l'écrivaine. Dans "La guérison" qui n'est pas sa nouvelle la plus célèbre, il y a pourtant des passages très touchants dans lesquels elle évoque la séparation amoureuse, ses diverses étapes que nous connaissons tous et elle en parle avec simplicité comme une composante de notre existence.
Elle évoque aussi ce qui lui semble futile contrairement à la nature envoûtante comme la réaction de cette amie qui accorde trop d'importance au regard d'autrui. Elle garde tout de même une certaine tendresse pour cette personne.
Certaines nouvelles sont ironiques et instaurent la distance habituelle de Colette qui trouve un juste équilibre dans l'évocation d'êtres qu'elle a côtoyés. Ces nouvelles sont agréables à lire, mais ne sont pas les textes les plus touchants de l'écrivaine à mes yeux.
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