Le diable en personne
de Peter Farris

critiqué par Jfp, le 11 octobre 2022
(La Selle en Hermoy (Loiret) - 76 ans)


La note:  étoiles
destins broyés
Un polar magistral, mettant aux prises deux personnes, qui se sont rencontrées par le plus grand des hasards mais partagent un même destin que la vie a brisé. Le contexte est violent, celui d’une humanité uniquement intéressée par la satisfaction immédiate de ses besoins personnels, qu’il s’agisse de sexe, d’argent ou de pouvoir. Peter Farris, au travers de l’histoire tourmentée de Leonard et Maya, s’en prend à une société corrompue, dans une Géorgie ravagée par les cartels de la drogue, où d’étranges relations se sont tissées entre pègre, policiers et politiciens. L’histoire, peu crédible dans les premières pages tant la violence brutale y est prégnante, prend du corps à mesure que se forge ce couple improbable entre une adolescente tombée dans les réseaux de la prostitution et un paysan solitaire, armé jusqu’aux dents et vivant confiné au fin fond des marais. Ces deux-là vont s’unir pour lutter contre le mal, à leur manière pas très réglementaire mais non dépourvue d’efficacité, et avec l’aide d’un jeune policier, îlot d’honnêteté au milieu de ce pandémonium. On pense à James Ellroy, mais aussi à certains des meilleurs films de Clint Eastwood. Une vision cauchemardesque de l’Amérique, que l’on accepte ou pas, mais qui ici fait mouche à tout coup.