Philibert Humm a deux métiers : écrivain et "aventurier professionnel".
Sa nouvelle aventure l’appelle, quand un matin de l’ été caniculaire de 2018 (il a 26 ans), il décide de descendre le cours de la Seine à la rame de Paris à l’Estuaire.
Il choisit de faire équipe avec un autre aventurier Samuel Adria, prêt lui aussi à partir.
Croisant un autre de ses amis, Philibert lui raconte son projet, et mal lui a en pris, car François Waquet est loin d’avoir les qualités requises pour une telle aventure. Il étudie le droit romain à la Sorbonne, parle couramment latin, mais surtout est pleutre et réfractaire à l’exercice physique.

Et se prépare l’improbable équipage, embarqué sur un canoë de deux places d’occasion (de 1987) avec une tringle à rideaux en guise de mât, et un vieux rideau de douche qui fera office de voile.
Les voilà donc partis pour des aventures rocambolesques, des rencontres plus ou moins improbables, des épisodes à hauts risques, des problèmes de cohésion d’équipe (le capitaine sera déchu de ses fonctions aux deux tiers des votants.)
L’arrivée à Rouen sera une étape particulière, puisque passée les écluses de Poses, l’eau du fleuve est salée et sujette aux marées, ce qui complique la navigation.
J’avoue que j’ai adoré cette partie du parcours, l’équipage arrivant sur "mes terres", suivant le chemin de halage le long des villes et des villages ; ( Quant à moi, pour naviguer sur la Seine, les traversées en bac me suffisent !)

Dans ce récit foisonnant, il est impossible de garder son sérieux plus de quelques minutes !
De l’embarcation, baptisée BATEAU, à la rencontre avec un autre grand aventurier Sylvain Tesson, on a parfois du mal à suivre le fil de l’eau et de l’histoire, tant les digressions s’enchaînent, ainsi que les descriptions touristiques, historiques et géographiques originales, instructives (ou pas). Et on ne peut qu’admirer (sans forcément aimer) la richesse du vocabulaire réel ou inventé. (emboissonnement, cohésionner…)
J’ai beaucoup pensé à Raymond Devos ; ou parfois eu l’impression d’écouter un bavard impénitent qui soliloque, enchaîne les sujets de conversation en passant du coq à l’âne, si souvent et si vite, que l’on s’impatiente parfois.
J’allais presque en oublier quelques réflexions philosophiques "on apprend de ses erreurs. C’est l’un des bénéfices de l’expérience, qui vient avec l’âge, en même temps que l’aigreur et l’arthrose du genou".
Un livre qui ne laisse pas indifférent ; ce n’est pas une lecture qui marquera la littérature, mais un grand bravo à l’auteur pour ce récit dans lequel je ne me suis jamais ennuyée et il faut le préciser, j’ai souvent ri, et admiré le talent et l’imagination de l’auteur.