Le mal des ruines
de Claude Arnaud

critiqué par Jfp, le 10 novembre 2022
(La Selle en Hermoy (Loiret) - 76 ans)


La note:  étoiles
corsica mia
Comment dire du mal d’un écrivain plusieurs fois primé et ayant résidé dans la prestigieuse Villa Médicis ? Pourtant, ayant achevé la lecture du "Mal des ruines", j’ai l’impression de me sortir à grand peine d’un empilement nauséabond de linge sale. La corsitude de l’auteur, côté maternel, qui est le sujet principal de ce roman autobiographique, lui pose problème. Claude Arnaud est partagé entre les souvenirs d’une enfance heureuse, à gambader dans la splendeur d’un maquis encore largement préservé, et une actualité faite d’attentats, notamment vis-à-vis des possessions ancestrales de sa famille, considérée comme traître à la "patrie" corse, de trahisons entre militants, de compromissions avec des autorités jouant sur l’appât du gain. Mais loin de chercher à intéresser ses lecteurs et lectrices à son point de vue sur le pays de ses origines, l’auteur ratiocine, dans un style manquant de fluidité, fait d’incessants va-et-vient, nécessitant parfois de s’y reprendre à plusieurs fois pour comprendre le sens de ses phrases. Le résultat est que l’on se désintéresse vite de ce vague schéma policier, dans la seconde partie de l’ouvrage, associant vengeance personnelle et attentat politique. La Corse n’en sort pas grandie, et c’est bien dommage…