The Book of Cold Cases de Simone St. James
Catégorie(s) : Littérature => Fantasy, Horreur, SF et Fantastique
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Un thriller qui coche toutes les mauvaises cases
De quoi ça parle ?
Shea Collins n’aime pas les foules, la socialisation, se faire des amis ou quoi que ce soit qui implique de sortir de sa zone de confort. La faute à un traumatisme vécu dans son enfance qui l’a laissée incapable de monter dans une voiture, mais avec une passion dévorante pour les affaires criminelles non-résolues. Réceptionniste le jour, elle tient donc un blog de « true crime » la nuit : « The Book of Cold Cases ».
Ainsi, lorsque Beth Greer – suspecte n°1 dans un retentissant double-meurtre survenu de nombreuses années auparavant – franchit la porte du cabinet médical dans lequel elle travaille, Shea saisit sa chance. Elle demande une interview… qui, à sa grande surprise, lui est accordée.
Petite replongée dans les archives… Les faits sont les suivants : il y a environ quarante ans, à Clare Lake, deux pères de famille lambdas sont retrouvés assassinés par balle et abandonnés sur le bord de la route avec un message de la tueuse, aguicheur, et manipulateur. La meurtrière – surnommée « The Lady Killer » – a été aperçue fuyant l’une des scènes de crime : jeune femme rousse portant un trench-coat. La Beth Greer de l’époque, à peine une adulte, rousse et détentrice du manteau adéquat, est vue comme la coupable parfaite, car perçue par le village entier comme hautaine et arrogante. Malgré cela, nul n’a été inculpé à l’époque.
Voici comment la fragile Shea se retrouve, pour ses entretiens avec l’ancienne suspecte, invitée dans l’imposant manoir de la famille Greer. Tout y a été laissé intact depuis la mort des parents de Beth et l’enquêtrice en herbe ne peut se défaire de l’impression de malaise qui empoisonne les lieux. Elle croit voir les objets bouger, des silhouettes rôder, du sang couler du robinet…
Que s’est-il passé dans cette demeure ? Qui est « The Lady Killer » ? La blogueuse se fait-elle piéger par une tueuse manipulatrice, ou la réalité est-elle plus complexe que cela ? Surtout, qui est cette jeune fille blonde qui se promène en esprit dans les couloirs de la maison pour venir se jeter de la falaise ?
Mon avis :
Des personnages plats, une intrigue plutôt palpitante qui ne mène nulle part, une résolution abracadabrantesque et une histoire d’amour improbable pour venir pimenter le tout d’un soupçon de niaiserie. Stop ! Il me semble que ce thriller coche toutes les mauvaises cases.
Pour commencer, je ne peux plus supporter ces héroïnes névrotiques, prêtes à exploser au moindre claquement de tiroir ou miaulement de leur chat. Certes, les pauvres ont vécu une enfance/un évènement traumatisant. Cependant, il semblerait que toutes les femmes, passé un certain âge, deviennent fragiles, tourmentées et psychotiques. Beau programme qui nous attend donc !
Poursuivons à présent l’inventaire, avec le mélange passé-présent qui constitue l’un des principes de composition du roman. Avec de belles phrases originales telles que : « Si Beth avait su ce qui allait se passer… » ; « Si Beth avait pris ses paroles au sérieux… ». On distingue presque le ricanement du grand méchant en arrière-fond.
L’éternel topo de la maison hantée est aussi au rendez-vous et, pour le coup, les fantômes n’y vont pas de main morte chez les Greer. Dès la première visite de Shea, les placards dansent la salsa et les robinets saignent. Les esprits craignent-ils que, trop obnubilée par son sombre passé, la jeune femme ne remarque pas une simple table déplacée ou une silhouette derrière une fenêtre ?
Enfin, la résolution. Le suspense qui a rendu ma lecture assez plaisante n’a pas suffi à me masquer la banalité de la fin. (Je précise de suite que le paragraphe qui suit contient quelques spoilers). Pour commencer, malgré toutes ses recherches, la passionnée de « true crime » ne découvre la vérité qu’à travers des visions provoquées par un fantôme. Si cela jette un léger discrédit sur ses capacités de détective, cela trahit aussi une grosse paresse chez l’auteure qui n’a pas eu ainsi à se casser la tête quant à la manière de révéler secrets et compagnie. Ensuite, à en croire ce roman, ainsi que ses très nombreux semblables, les demi-sœurs psychopathes courent les rues ! Et il n’y a que Beth et Shea pour ne pas s’en rendre compte.
En conclusion, je dois quand même préciser que « The Book of Cold Cases » est bien loin d’être le pire de sa catégorie. Il y a du suspense, un rythme rapide et assez maîtrisé : ça se lit bien. Il se peut en réalité que je sois en train de devenir un peu blasée des thrillers et autres suspenses psy. Mes critiques et litanies commencent toutes à se ressembler. À ma décharge, ces livres sont construits selon le même moule, avec les mêmes personnages, intrigues, rebondissements, secrets et plot-twists éternellement identiques. Le langage, forgé à partir de trois mots de vocabulaire, est au mieux dépourvu de style et au pire truffé de fautes. Avec des milliers d’ouvrages copiés les uns sur les autres, l’entièreté des résolutions plus ou moins plausibles a été épuisée, lessivée et essorée jusqu’aux dernières gouttes d’originalité. Il est donc difficile de varier mes commentaires… À moins que je ne cesse définitivement de lire ce genre de romans.
Les éditions
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The Book of Cold Cases
de St. James, Simone
Berkley Pub Group
ISBN : 9780440000211 ; 27,16 € ; 15/03/2022 ; 352 p. ; Relié
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