Un long dimanche de fiançailles de Sébastien Japrisot
Catégorie(s) : Littérature => Francophone , Littérature => Romans historiques
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" Bingo Crépuscule"...
L’histoire commence en hiver, en 1917, dans les tranchées ; 5 soldats avancent péniblement dans cet enfer, on les conduit vers la mort. Punis pour s’être mutinés et mutilés. Pour l’exemple, ils sont condamnés. Mais plutôt que fusillés, ils seront abandonnés dans le no man’s land, cette zone entre les deux lignes ennemies. Le plus jeune de ces soldats s’appelle Jean, dit Manech, le Bleuet, qui n’a pas encore fêté ses 20 ans.
Et puis on rencontre Mathilde. Qui aime Manech et est aimée de lui, et qui refuse d’accepter sa mort. C’est elle que l’on va suivre, cette jeune femme amoureuse et tenace.
Je n’entrerai pas dans le développement, pour maintenir le plaisir de la découverte. C’est l’histoire de Mathilde, déterminée et obstinée, héroïne amoureuse et qui ne cèdera pas quoiqu’il advienne. C’est une histoire d’amour fou, bouleversant. C’est l’histoire d’un gâchis, celui de 14/18.
J’ai lu ce livre à 15 ans; on étudiait la Grande Guerre en histoire, on a parlé des mutineries de 1917 qui ont vraiment existées. A cette époque, la guerre était devenue « immobile », les positions ne bougeaient quasiment plus et les séjours dans les tranchées usaient physiquement et psychologiquement les hommes. Et puis, ce livre sur le sujet si ça nous intéressait.
Me dire que ça fait plus de 10 ans que je l’ai lu et que son souvenir est aussi intact, aussi frais, c’est étonnant. Je n’ai jamais osé le relire depuis, peut être la peur de ne pas retrouver ses émotions. J’ai pleuré beaucoup et pourtant j’ai dû souhaiter être Mathilde du début à la fin, personnage fort et fragile à la fois. C’est émouvant, avec de l’ironie, et on avance dans sa quête avec elle, on la suit passionnément, on ne veut pas lâcher, et savoir, pourquoi, comment. Et se rendre compte aussi de l'absurdité de cette guerre et de cette condamnation.
Le film de JP Jeunet va sortir dans quelques jours, et s’il a autant de succès que le précédent, le visage de Mathilde sera pour longtemps et pour beaucoup de gens, celui de son actrice A.Tautou. Pas que ceci me gêne, je me dis même que ça risque d’être une sacrée Mathilde, que j’apprécie le cinéma de Jeunet et que ça m’enchante que ce soit lui qui se soit attelé à cette adaptation… mais c’est un autre débat. En attendant je souhaitais parler du livre avant qu’il ne devienne (surtout) un film, avant surtout que mes images de cette histoire soient plus ou moins occultées par les siennes, celles du cinéaste. Et puis profiter du battage médiatique pour dire que ce sera peut être un bon film, je le souhaite, mais que c’est déjà et avant tout, un beau livre.
Un extrait :
« Il restait ce fil (…). Mathilde l’a saisi. Elle le tient encore. Il la guide dans le labyrinthe d’où Manech n’est pas revenu. Quand il est rompu, elle le renoue. Jamais elle ne se décourage. Plus le temps passe, plus sa confiance s’affermit, et son attention.
Et puis Mathilde est d’heureuse nature. Elle se dit que si ce fil ne la ramène pas à son amant, tant pis, c’est pas grave, elle pourra toujours se pendre avec. »
Les éditions
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Un long dimanche de fiançailles [Texte imprimé] Sébastien Japrisot
de Japrisot, Sébastien
Gallimard / Collection Folio.
ISBN : 9782070387366 ; 8,60 € ; 01/01/1993 ; 373 p. ; Poche
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Les critiques éclairs (26)
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Les tranchées, et le chemin des Dames ?
Critique de Pierrot (Villeurbanne, Inscrit le 14 décembre 2011, 73 ans) - 5 octobre 2017
Je lui écrivais : « Même si j’étais prise, il faudrait huit ou neuf mois, la guerre sera finie avant. » Il répondait : « C’est l’espoir qui me manque. Que je le retrouve pendant huit ou neuf mois, ce sera déjà ça. » Et Kléber m’a raconté ; « Pendant que nous étions en Artois, Benjamin a perdu son courage en voyant les morts, leurs horribles blessures, et le carnage de Notre-Dame-de-Lorette et de Vimy, qui regarde Lens. Pauvres Français, pauvres Marocains, pauvres Boches. On les balançait dans des charrettes, un corps après l’autre, comme s’ils n’avaient jamais été rien. Et une fois, il y avait un gros bonhomme qui recevait les corps sur la charrette, les disposait pour qu’ils prennent moins de place, et qui marchait dessus. Et alors, Benjamin l’a insulté, le traitant de tout, et l’autre a sauté sur lui et ils se sont battus par terre comme des chiens
Une belle histoire d’amour sur fond de guerre de 1917
Critique de Monde imaginaire (Bourg La Reine, Inscrite le 6 octobre 2011, 51 ans) - 4 janvier 2012
Cependant j’ai trouvé que certains chapitres étaient trop longs ou confus (voir les deux) et cela nuit à l’ensemble de l’histoire et a vraiment gâché mon plaisir de lectrice. Certains personnages secondaires auraient également pu être enlevés car ils n’apportent pas grand-chose à l’intrigue.
Cette histoire d’amour sur fond de guerre m’a tout de même plu, mais j’avoue une préférence pour le livre L’été Meurtrier du même auteur, qui m’avait définitivement beaucoup plus emballée.
Poignant
Critique de Florian1981 (, Inscrit le 22 octobre 2010, 43 ans) - 20 mars 2011
Heureusement on s'habitue dans la seconde moitié du livre, l'intrigue se démêle un peu entre vraies et fausses pistes et le dénouement est limpide: les pièces du puzzle s'emboitent parfaitement!
Au final je retiendrai un roman poignant avec une héroïne obstinée et touchante, une belle galerie de personnages au caractère bien affirmé ainsi qu'un point de vue très humain sur la guerre!
Vraiment dommage qu'il ait été si dur de rentrer dans le roman!
Une belle leçon d'obstination!
Critique de Ninnog22 (, Inscrite le 7 mai 2010, 30 ans) - 7 mai 2010
bien supérieur au film
Critique de Yeaker (Blace (69), Inscrit le 10 mars 2010, 51 ans) - 16 mars 2010
Délicieux
Critique de Fabrice (, Inscrit le 22 novembre 2009, 39 ans) - 22 novembre 2009
L'intrigue est bien menée, le dénouement tombe à pic et explique des tas de péripéties passées quasi-inaperçues.
Le style du roman est très bon : il y a de la gouaille. Chaque personnage traverse cette histoire avec son lot de drame personnel, de joies, de misères et de folies. Les correspondances allègent le roman et évitent des descriptions interminables ou des dialogues creux.
Il y a la guerre, l'amour, la mort et de l'humour, et surtout la détermination de ceux qui ne se rendent jamais et refusent d'accepter l'évidence.
A lire et à relire !
Touchant mais pas exaltant...
Critique de Luange (, Inscrite le 25 novembre 2008, 43 ans) - 25 novembre 2008
Houaou!!!! Quel romantisme....
Critique de Paquerette01 (Chambly, Inscrite le 11 juillet 2008, 53 ans) - 28 octobre 2008
J'aime ces héros en quête d'absolu qui vouent leur vie à leur unique Amour.
J'ai lu ce livre d'une traite sans me rendre compte du temps qui passe. C'est frais, c'est beau.
C'est pour moi un vrai coup de coeur même si je conçois que cela puisse être monotone et longuet pour d'autres lecteurs.
Fantastique
Critique de Bookivore (MENUCOURT, Inscrit le 25 juin 2006, 42 ans) - 13 juillet 2008
une 2ème lecture qui confirme la qualité du livre
Critique de Killeur.extreme (Genève, Inscrit le 17 février 2003, 43 ans) - 25 mars 2008
le roman: Japrisot est surtout connu, plutôt étiqueté comme étant un auteur de polar, alors que lui-même ne revendique que 2 polars, "compartiment tueur" et "Piège pour Cendrillon", "Un long dimanche de fiançailles" mélange un peu tous les genres, policier (l'enquête de Mathilde pour découvrir), roman historique (la guerre 14-18 bien rendue, la description de la période entre-deux guerre et le sort des soldat qui s'automutilent qui est, même de nos jours, assez méconnu) le roman épistolaire (les différentes lettres reçues par Mathilde) un roman humain dont les protagonistes le sont (Japrisot ne traite pas les Allemands comme des "méchants"), si vous avez lu ses précédent romans (l'été meurtrier) ou les films qu'il a scénarisés (les enfants du marais) on sent que Japrisot est un écrivain humaniste, pacifiste et traite ses personnages de manière humaine, bref un bon roman à lire absolument.
le film: Jeunet adapte le roman à la fois de manière très fidèle, la plupart des infidélités faites le sont pour "transformer" le roman en film, ainsi Mathilde n'est plus en fauteuil roulant mais boite, Jeunet y amène son propre univers et celui-ci s'accorde assez bien avec celui de Japrisot, un beau film, chapeau aux acteurs qui ont bien incarné ces personnages.
Oui, c'est magnifique!
Critique de Gabri (, Inscrite le 28 juillet 2006, 38 ans) - 3 octobre 2007
Par ailleurs, comme l’a dit Tistou avant moi, le tout est merveilleusement bien écrit et j’ai senti tout au long de ma lecture que Sébastien Japrisot (ou Jean-Baptiste Rossi) possédait un véritable don de plume pour transmettre les émotions les plus pures à travers de son écriture. Et puis finalement, je suis très curieuse de voir ce qu’on a pu faire de ce roman au cinéma, et je ne tarderai certainement pas avant de regarder le film !
Mais c’est magnifique !
Critique de Tistou (, Inscrit le 10 mai 2004, 68 ans) - 3 septembre 2007
Moi qui ne connaissais pas Japrisot, ça fait envie ! Au niveau sensation brute après lecture, ça me fait penser au choc ressenti après « Les noces barbares » de Yann Queffelec.
La Première guerre mondiale. Le Grande guerre. Cinq soldats, qui, parmi une trentaine d’autres, ont été jugés et condamnés à mort pour tentative d’automutilation (en clair se sont tirés une balle dans la main, le pied ou ce que vous voudrez) pour échapper au front. Cinq soldats donc, qui sont amenés en première ligne, dans la Somme, et sont poussés hors de la tranchée, dans le no man’s land face à la tranchée allemande pour que nos chers ennemis fassent le sale boulot.
Parmi eux, Jean dit « Le bleuet », Jean qui aime et est aimé de Mathilde. Mathilde qui va finir par apprendre la nouvelle, douter de sa véracité, surtout de la réalité de la mort de Jean, et va tout remuer pour savoir … savoir ce qui s’est réellement passé, si Jean est mort, si …
« Un long dimanche de fiançailles » est autant le récit de la quête de Mathilde, obstinée handicapée moteur qui n’écoute que son amour, celui qui fait bouger les montagnes, que le procès des abominations dont peuvent se rendre responsables les hommes livrés au Dieu de la guerre.
C’est très , très bien écrit. Beaucoup de sensibilité et de justesse dans l’analyse des caractères et des sentiments. Il parait qu’un film en a été tourné ? Pas envie de le voir, l’oeuvre écrite restant toujours supérieure. Et les atrocités passent moins difficilement traduites par des mots que par le biais d’images crues et obscènes. (Cela dit le film est peut-être formidable ? Juste pas envie.)
Et le nom de ce no man’s land terrible ? « Bingo crépuscule », c’est pas une trouvaille ça ?
Et la fin, elle n’est pas bouleversante ? Vous ne l’avez pas lu ?
Alors vous savez ce qu’il vous reste à faire !
Un livre d’espoir
Critique de Féline (Binche, Inscrite le 27 juin 2002, 46 ans) - 4 avril 2006
« Un long dimanche de fiançailles » est vraiment un beau roman, qui se dévore et qu’on quitte avec un petit pincement au cœur, tant on s’est pris d’amitié pour certains de ses protagonistes. Sous des semblants de quête policière, c’est réellement un message d’amour et d’espoir.
belle histoire
Critique de Apmisa (pays basque, Inscrite le 14 octobre 2005, 52 ans) - 20 janvier 2006
Du meilleur Japrisot
Critique de Alandalus (BORDEAUX, Inscrite le 1 juillet 2004, 67 ans) - 27 septembre 2005
Il s'agit d'un livre qu'on n'oublie pas. Même après de nombreuses années, il demeure une référence. Inoubliable.
Une perspicacité remarquable
Critique de Ichampas (Saint-Gille, Inscrite le 4 mars 2005, 60 ans) - 25 septembre 2005
Mathilde fait preuve d’une admirable perspicacité malgré des périodes de déception et de doute. Cette recherche met en scène cinq individus avec des parcours différents embarqués dans la même galère. Parfois, j’ai trouvé certains passages de ce roman un peu ennuyeux. Plutôt à voir qu’à lire !
En complétation des autres amis critiqueurs...
Critique de Plum01 (Lyon, Inscrit le 30 août 2004, 36 ans) - 3 mars 2005
troublé
Critique de Manumanu55 (Bruxelles, Inscrit le 17 février 2005, 45 ans) - 17 février 2005
Cette persévérance de Mathilde et ces souvenirs si inhumains resteront longtemps dans mon esprit.
Un chef d'oeuvre pour moi en tout cas
un beau livre !
Critique de Yaki (reims, Inscrite le 21 janvier 2005, 47 ans) - 21 janvier 2005
compliqué
Critique de Ced (, Inscrit le 1 janvier 2005, 39 ans) - 1 janvier 2005
L'obstination de Mathilde
Critique de Nothingman (Marche-en- Famenne, Inscrit le 21 août 2002, 44 ans) - 5 décembre 2004
Cinq soldats plongés, bien malgré eux, dans une guerre, qui, quoique grande n'en était pas moins salle. L'enfer des tranchées : la boue, le sang, les bombes,.... Et au milieu de ces cinq soldats condamnés, il y a le jeune et candide Manech, le fiancé d'une jeune fille des landes, Mathilde.
Après avoir vu le film, il me tardait de lire le livre de Sébastien Japrisot. Et je me suis replongé instantanément dans cette enquête mélancolique. Fourmillant de détails historiques sur les conditions de vie des soldats dans les tranchées de la Somme, ce récit n'en est pas moins bouleversant. Dans "Un long dimanche...", on ne peut qu'être attaché par tous ces personnages gouailleurs et inoubliables. Mais au final, ce que l'on retiendra surtout, c'est l'obstination et la perspicacité de Mathilde. Une jeune fille handicapée mais volontaire qui va mener l'enquête, bravant les fausses rumeurs et les preuves contraires. Jusqu'au bout, malgré les difficultés, elle poursuivra la quête de son fiancé qu'elle croit toujours vivant.
Le film je compte aller le voir
Critique de Vivelaplongee (waremme, Inscrite le 24 octobre 2004, 33 ans) - 13 novembre 2004
Une belle mécanique narrative.
Critique de Lucien (, Inscrit le 13 mars 2001, 69 ans) - 7 novembre 2004
sensible
Critique de Piper (, Inscrite le 3 novembre 2004, 34 ans) - 7 novembre 2004
Haletant!
Critique de Maudichon (, Inscrite le 16 janvier 2004, 46 ans) - 7 novembre 2004
touchant
Critique de BEE (, Inscrit le 10 avril 2004, 37 ans) - 4 novembre 2004
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sur la necessité de comparer un livre et son adaptation cinématographique | 5 | Yeaker | 17 mars 2010 @ 22:45 |
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