Tragédie et illusions

L’auteur, connu pour mêler des êtres fictifs à des personnages historiques, nous fait à nouveau naviguer dans cette période du début du 20ème siècle mais aussi dans l’univers du cinéma.
Parmi les célébrités, on va donc croiser Orson Welles, Chaplin, Michel Simon et surtout Bernard Nathan, célèbre producteur. Au travers de ce dernier, l’écrivain aborde à nouveau ses thèmes récurrents que sont les frontières ténues entre le bien et le mal et le sort des juifs.

Le roman part du principe qu’un certain Maurice Taupard, alias Max Toppard, aurait été un inspirateur et précurseur du cinéma moderne, mais que pour des raisons obscures, il n’aurait laissé aucune trace de son passage sur terre. Ce précepte, allié au mode narratif de Nicolas D’Estienne d’Orves m’a laissé un peu songeur. Je ne sais toujours pas après avoir refermé ce livre si ce Max Toppard est ou non un personnage de fiction.

L’histoire nous mène de la naissance de ce personnage mystérieux précisément du 9 septembre 1899 au 28 décembre 1965, date où un événement fondamental de l’histoire du cinéma va se produire. Parallèlement à une enquête de Caroline, journaliste d’investigation, qu’on situe en 1965, défilent les épisodes de la vie de ce génie de la lumière. Le récit s’achève par une jonction des inconnues doublée d’un petit coup de théâtre, également une habitude de l’auteur.

Si on n’est pas dérangé par ces mélanges de réalité et de fiction, ce roman reste d’un très bon tonneau, même si j’ai largement préféré « Les fidélités successives ». Sans doute moins au fait de l’histoire du cinéma, j’ai sans doute aussi un peu lâché prise ou manqué quelques effets, mais on reste dans une belle histoire dramatique bien écrite.

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  Ce que l'on sait de Max Toppard [Texte imprimé], roman Nicolas d'Estienne d'Orves

  de Estienne d'Orves, Nicolas d'
  Albin Michel
  ISBN : 9782226437136 ; 21,90 € ; 02/03/2022 ; 512 p. ; Broché

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