No-no-yuri
de Aki Shimazaki

critiqué par Jfp, le 8 février 2023
(La Selle en Hermoy (Loiret) - 76 ans)


La note:  étoiles
moi je…
Kyôko est belle, intelligente, elle plaît énormément et souhaite vivre en toute indépendance dans un Japon encore tout imprégné de culture traditionnelle. Elle se confie dans ce roman qui est une sorte de journal intime. Après la lecture de "Suzuran" et "Sémi", les deux précédents tomes de ce qui deviendra sans doute une série, sur le modèle de son œuvre romanesque, déclinée en "pentalogies", on s’attendait à une confession empreinte de sincérité, loin du personnage de papier glacé qui nous avait été décrit dans les deux précédents romans. Hélas, il n’en est rien car la narratrice, face aux contrariétés, se révèle totalement incapable de se remettre en question, personne ne trouvant grâce à ses yeux, à l’exception d’elle-même. Elle ne dévoilera jamais la jalousie, pourtant patente, qu’elle éprouve à l’égard de sa sœur cadette, devenue une artiste célèbre malgré ses multiples tentatives pour la rabaisser. Dans ce roman intimiste Aki Shimazaki dresse pour la seconde fois le portrait d’un personnage égoïste et séducteur, pendant féminin du "Gorô" de "Shuizen", mais la critique sociale n’est cependant jamais très loin, fort heureusement.
Une secrétaire de direction idéale 5 étoiles

Kyôko est.le stéréotype de la secrétaire de direction idéale
Employée dans une affaire de cosmétiques à dimension internationale, elle est intelligente, efficace, élégante et aime le luxe. Très consciente de son potentiel de séduction, elle reste fermement attachée au célibat en dépit du désir de sa famille de la voir se marier . Séductrice impénitente, elle enchaîne les liaisons amoureuses .
Une femme libre, quoi, de celles qu'on trouve dans les sitcom ou les romans de gare !

Une écriture sèche, faite de phrases courtes, juxtaposées .
Vous l'avez deviné, j'ai été déçue par cet ouvrage .

C'est un roman surprenant dans le catalogue d'Actes Sud qui nous a habitués à des oeuvres plus consistantes et plus profondes et qui a déjà publié près de 20 ouvrages d'Aki Shimazaki , présentés par cycles sous un titre global.
Je crois qu'il faut juger NO-NO-YURI comme étant un élément d'un tout, le cycle de UNE CLOCHETTE SANS BATTANT consacré à la famille Niré :
- d'abord en 2020 à Anzu, fille cadette, dans SUZURAN,
- puis en 2021, à la mère atteinte d'Alzeimer dans SEMI,
- en 2022 à Kyôko, fille ainée dans NO-NO-Yuri,
-enfin en 2023 à Nobuki , un frère dans NIRE

J'avais attribué 5 étoiles à SEMI, j'en attribue seulement la moitié à NO-NO-YURI, il me reste à découvrir les 2 autres romans pour pouvoir émettre un jugement d'ensemble .

Alma - - - ans - 6 septembre 2023