Les dépossédés: L'instinct de survie des classes populaires
de Christophe Guilluy

critiqué par Colen8, le 15 février 2023
( - 83 ans)


La note:  étoiles
Les bobos dans le collimateur
Fidèle à ses précédents écrits Christophe Guilluy enfonce le clou. La mondialisation favorable aux classes aisées les mieux éduquées a produit une inversion du modèle progressiste antérieur. Une partie de la classe moyenne s’est trouvée tirée vers le bas tandis que l’autre a pu rejoindre celle des possédants plus ou moins fortunés. La pandémie Covid en a accéléré la prise de conscience. En effet le confinement et son corollaire du télétravail ont fait bondir la demande des résidences secondaires, donc les prix notamment sur le littoral. Il est devenu impossible aux jeunes natifs du cru, aux classes populaires et aux saisonniers de se loger à proximité de leur travail en dehors de l’habitat social. La fracture déjà marquée avec les métropoles poussant à les reléguer vers la périphérie s’est encore élargie après l’ample contestation des Gilets jaunes. La réussite de quelques exceptions issues des quartiers dits sensibles ne suffit pas à justifier la vie ordinaire de l’immense majorité des autres. Se sentant abandonnés par les institutions, se vivant privés de services publics, discriminés en règle générale, menacés par la pression migratoire, il reste à ceux qui vivent dans des zones potentiellement enviables à s’engager dans une voie positive de reconstruction.