Overlord - tome 4 Les envahisseurs du Grand Tombeau
de Kugane Maruyama, So-bin (Dessin)

critiqué par Froidmont, le 29 avril 2023
(Laon - 33 ans)


La note:  étoiles
Présenter pour mieux tuer
Mon cher journal, ces derniers temps nous avons pris conjointement la décision de révéler à toute cette humanité l’emplacement du grand tombeau. Ceux qui ont troublé le repos du palais de mes camarades, aventuriers de mascarades, ont connu l’étreinte des morts : nous ferons profit de leurs corps. Alors nous avons envoyé à l’employeur des stipendiés, à l’empereur de Baharuth un ordre pour qu’il s’exécute, qu’il vienne en personne au tombeau s’excuser pour l’odieux culot qu’il eût d’envoyer en rapines pilleurs de tombe et lames fines.
J’ai appris qu’au même moment régnaient quelques chambardements tout près du village de Carne causés par une vieille carne, « serpent maléfique de l’ouest », et un troll dit « géant de l’est ». J’ai réglé ce menu détail en écrasant ce sot bétail. Alors m’est venue une idée : user du corps inanimé de cet imbécile de troll pour nourrir une ambition folle : m’attacher plus étroitement le cœur de tous ces paysans.

J’aime toujours comme l’auteur développe avec de l’ardeur l’histoire de ses personnages, prêtre, guerrier, voleur ou mage, pour nous les rendre sympathiques et leur décès plus pathétique. Il est bon de nous rappeler qu’après nous l’avoir fait aimer, le héros reste un mort-vivant, un tueur froid, un mort-vivant.
Pour l’avoir dit deux ou trois fois dans sa pensée et par sa voix, il est un point qu’il m’interpelle : Ainz est hétérosexuel. Mais pourquoi cette précision ? Et pourquoi la condamnation des penchants lesbiens de Shalltear ? Le vice par leur peau respire, ils sont le mal et le péché, mais le succube a critiqué un tout petit écart de mœurs. Ces démons sont conservateurs ! L’auteur, je pense, est rétrograde. Il ne va pas jusqu’aux brimades mais dit sa désapprobation. Quelle en est la motivation ? Cet avis est hors de propos avec un squelette en héros. Il n’a à proprement parler aucune sexualité, autant le laisser sur ce point totalement neutre et sans rien, rejets, dégoûts ou bien penchants. Déja les tomes précédents annonçaient cette inclination sans se faire une obligation de la nommer, la définir ou de condamner par les dires tout autre penchant sexuel qui semble moins conventionnel.
Une autre critique me vient, qui pour l’auteur n’entache rien, portant sur l’édition en soi. J’ai constaté bien malgré moi qu’il manquait quelquefois des mots. Le sens n’en est pas en défaut mais le phénomène est fréquent. A compter sur tout le roman, on frise de près la vingtaine. Ce n’est pas le seul tome en peine …