Le bruit du vent de Hubert Mingarelli

Le bruit du vent de Hubert Mingarelli

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Tistou, le 9 novembre 2004 (Inscrit le 10 mai 2004, 68 ans)
La note : 8 étoiles
Moyenne des notes : 8 étoiles (basée sur 3 avis)
Cote pondérée : 5 étoiles (25 429ème position).
Visites : 5 707  (depuis Novembre 2007)

La mer, l'enfant, son père, la guerre.

L'édition date de 1998, le texte de 1991. Paru chez Gallimard Jeunesse. Pas sûr que la destination finale soit réellement la jeunesse. L'histoire est simple, le langage accessible mais l'ensemble est très littéraire et nos chères petites têtes blondes n'étaient peut être pas le meilleur public à viser.
Une île battue par les flots, un jeune garçon, son père est parti à la guerre sur le continent. H. Mingarelli nous conte comment Vincent parvient à s'adapter à la situation. Le père reviendra, ou du moins quelqu'un qui a fait la guerre reviendra. Irrémédiablement marqué par l'épreuve, changé, déroutant évidemment Vincent. Thèmes classiques Mingarelliens ; relation fils-père, les bateaux, la guerre, ...
Mais il n'y a pas que la guerre qui broie les hommes ...

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Les éditions

  • Le bruit du vent [Texte imprimé] Hubert Mingarelli
    de Mingarelli, Hubert
    Gallimard / Collection Page blanche.
    ISBN : 9782070522460 ; 3,48 € ; 16/10/1998 ; 125 p. ; Poche
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Que le bruit du vent ...

7 étoiles

Critique de Clarabel (, Inscrite le 25 février 2004, 48 ans) - 4 février 2005

Agé d'une douzaine d'années, Vincent vit au sein de l'isolement de l'île, dans un village de pêcheurs, avec sa mère et le grand-père. Son père va bientôt rentrer du continent, où vient de se terminer la Grande Guerre. Les jours passent donc dans l'attente du retour du père, Vincent se cache dans son canot échoué dans un coin de l'île, son jardin secret. Parfois il suit son copain Hoël au bistro boire du cidre sur le compte du père de celui-ci, pour se venger de sa violence. A ce stade, l'ambiance du "Bruit du vent" fait penser à "Mon père sera de retour pour les vendanges" d'Olivier Larizza. Et puis, le père rentre, les choses semblent retrouver le cours normal. Or, survient le décès du grand-père, les errances du père qui se croit perdu dans le brouillard lorsqu'il est en mer, les leçons d'alphabet avec la lumière par César, l'ami de la famille, des lettres cachées dans le sac du père qui font pleurer la mère mais qui doivent être tenues au secret, son copain Hoël qui veut quitter l'île pour le continent... Vincent vit au gré du bruit du vent, il prend son ciré, parcourt l'île, confie ses angoisses à la tombe du grand-père, prépare une surprise au père et rêve de prendre la barre de "L'Elise".

Mingarelli a cette touche intimiste pour dire le banal et les rebondissements. Aucun soubresaut dans le récit, du début à la fin on suit Vincent à travers son île. Les sentiments sont pensés, jamais exprimés. Mais cette façon de raconter rend les choses si palpables, on se sent acteur de l'histoire, on entend le vent le soir de tempête, on sursaute lorsque la porte s'ouvre avec fracas, on craint le pire... Oui mais voilà, Mingarelli n'a pas le goût du mélodrame ni du lugubre, c'est un poète. Et il nous dit la vie simplement et magnifiquement. Un roman, encore inexplicablement, publié pour la jeunesse mais recommandé pour tous !

Le vent et la solitude

8 étoiles

Critique de Sahkti (Genève, Inscrite le 17 avril 2004, 50 ans) - 13 décembre 2004

Vincent est un petit garçon qui vit sur une île. Ile faisant face au continent et semblant si perdue, désolée, à la merci du vent et des caprices de la météo.
Le pere de Vincent, comme d'autres insulaires, est parti à la guerre. Vincent attend, espère, se raconte des histoires, partage tout (ou presque) avec son copain Hoël, contruit sa vie de petit garçon devenant grand avec son grand-père et l'ami de celui-ci, César. La vie s'écoule au fil des jours, le père revient, c'est un autre homme, marqué par la guerre et ses horreurs. Vincent mettra du temps à comprendre, il y parviendra. Au gré d'événements douloureux, de morts, de silences et d'une solitude difficile à surmonter.

Je partage l'avis de Tistou en ce qui concerne la qualité littéraire du récit mais il me semble s'adresser tant aux petits qu'aux grands. Un minimum d'explications s'impose, cette guerre à laquelle il est fait allusion est celle d'une autre époque, loin des grands shows CNN et des bombardements chirurgicaux. C'est un autre monde, une autre culture, un passé à explorer. Mais ce qui demeure universel et intemporel, c'est le poids de l'absence et des secrets, la difficulté réciproque de se comprendre en grands et petits, la douleur de la mort, les choix cruciaux à faire dans la vie...
Hubert Mingarelli se glisse sans faux pas dans la peau de cet enfant qui observe le monde des adultes avec le regard d'un enfant entre deux âges, qui devine et comprend à travers les attitudes.
Sans parler de son talent pour créer les ambiances, ce vent omniprésent, cette île balayée par les rafales et ces flots qui grondent.... on frissonne tellement c'est réaliste!

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