Ne jamais en finir
de Elisabeth Morcellet

critiqué par JPGP, le 27 mai 2023
( - 77 ans)


La note:  étoiles
Elisabeth Morcellet et l'amour
Les frag­ments par leur forme même montrent que l’existence est bala­dée d’un point à un autre. Si bien que le couple de ce livre devient com­posé de deux marion­nettes : le mari est hon­nête et la femme pour une fois pas sacri­fiée mais habile cou­tu­rière des des­ti­nées.

Eli­sa­beth Mor­cel­let s’amuse des coïn­ci­dences pour ne pas tom­ber dans les griffes des pon­cifs du récit comme de l’amour. Au roman de for­ma­tion, elle pré­fère la défla­gra­tion “contique”. Si bien que la fic­tion se trans­forme en une forme de poème d’amour moyen­âgeux, de dépit, de tris­tesse mais aussi d’humour très post­mo­derne au sein de l’histoire humaine et ses féodalités.

La roman­cière ouvre là à une liberté d’écriture et de thé­ma­tique, elle est por­teuse de flamme face aux cro­que­mi­taines de divers temps et des genres lit­té­raires. Bref, Eli­sa­beth Mor­cel­let prend le pou­voir par sa fic­tion et la déploie par ses élé­ments épars-disjoints qui deviennent d’étranges lucarnes. S’y pro­page — entre mer­veilleux et épou­vante, oni­risme et réa­lité, lan­gage pré­cieux et télé­gra­phique — un espoir, là où tout est “bes­tial, héral­dique, féé­rique, ana­chro­nique”. Mais pas seule­ment. comme le titre l’indique, la décli­nai­son n'en finit pas.

Jean-Paul Gavard-Perret