Les sept maris d'Evelyn Hugo de Taylor Jenkins Reid
(The seven husbands of Evelyn Hugo)
Catégorie(s) : Littérature => Anglophone
Moyenne des notes : (basée sur 2 avis)
Cote pondérée : (42 051ème position).
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Incursion réussie dans l'intimité d'une star
Présentation de l'éditeur:
C’est à vous, et à vous seule que s’adresse cette confession...
À l’aube de ses quatre-vingts ans, Evelyn Hugo, légende du cinéma, est enfin prête à dire la vérité sur sa vie aussi glamour que scandaleuse. Mais quand cette actrice, vieillissante et solitaire, décrète qu’elle fera ces révélations à Monique Grant, journaliste pour un obscur magazine, personne ne comprend son choix. La journaliste décide de saisir cette occasion pour lancer sa carrière. Elle écoute avec fascination l’histoire de cette actrice mariée sept fois. Une histoire d’ambition, d’amitié et d’amour défendu. À mesure qu’elle recueille les confidences d’Evelyn, la journaliste comprend que leurs destins sont étroitement liés…
Mon avis:
Le gros succès de ce roman m'avait à la fois intriguée et inquiétée, mais je me suis lancée. Je ne serai pas aussi dithyrambique que ses plus fervents admirateurs, cependant le récit de la vie très romanesque de cette actrice star dans les années 50 m'a emportée. Bien sûr, c'est un roman mais on ne peut s'empêcher, à travers son histoire (les sacrifices liés à la notoriété, les petites ou grandes mesquineries du milieu, la rage de s'extraire de sa misère, la condescendance vis-à-vis des femmes, le machisme ambiant...) de se figurer la vraie vie des vraies stars passées et même présentes: la façade qu'il faut préserver et les coups qu'il faut encaisser. le personnage d'Evelyn, sur lequel repose le roman, est à la fois attachant et fascinant; en revanche, on n'arrive pas à s'intéresser à l'histoire parallèle de sa biographe, trop convenue en dépit d'une entourloupe finale assez tirée par les cheveux.
Les éditions
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Les sept maris d'Evelyn Hugo [Texte imprimé], roman Taylor Jenkins Reid traduit de l'anglais (États-Unis) par Nathalie Guillaume
de Reid, Taylor Jenkins Guillaume, Nathalie (Traducteur)
Milady
ISBN : 9782811233174 ; 20,00 € ; 11/09/2019 ; 480 p. ; Broché
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Les critiques éclairs (1)
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Un récit bien mené mais une fin bâclée...
Critique de Dervla3012 (, Inscrite le 7 décembre 2019, 18 ans) - 8 août 2023
Mais quelle n'est pas la surprise des éditeurs quand celle qu'elle choisit pour écrire ses mémoires, n'est autre que Monique Grant, petite journaliste débutante. La jeune femme elle-même ne comprend pas pourquoi la talentueuse actrice n'accepte de parler qu'à elle seule et souhaite, de surcroit, que Monique fasse de ses révélations un ouvrage qui la propulsera en tête des ventes et la rendra célèbre. Qu'a-t-elle fait pour mériter une si grande récompense ?
Au fil des rendez-vous, le lecteur en apprendra plus, en même temps que la journaliste, sur les sept maris d'Evelyn Hugo… ainsi que sur ses autres passions, sa carrière, les stratégies qu'elle a dû mettre en place pour se maintenir au sommet, pour échapper aux torchons à ragots, pour s'assumer et s'accommoder d'une si grande renommée. Mais alors que l'histoire de la star s'acheminera lentement vers une conclusion, Monique ne se trouvera pas au bout de ses surprises : il se pourrait que, dans cette situation incroyable, l'expression « trop beau pour être vrai » ne prenne tout son sens…
Mon avis :
Comment passer à côté de ce roman sur lequel on n'a pas tari d'éloges pendant de nombreux mois ? Bien évidemment, je n'ai pu m'empêcher de le lire longtemps après tout le monde… Mais c'est surtout, je dois dire, par peur d'être confrontée à un récit médiocre, des personnages en carton-pâte et une résolution insupportablement capillotractée (moi, en train de me trouver des excuses ?). Toutefois, j'ai fini par me laisser tenter. Certes, c'est un livre grand public et certainement pas le chef-d'oeuvre de la décennie, mais juste par curiosité, pour comprendre l'engouement du public, il est parfois tentant de découvrir certains titres. Ainsi, après cette longue entrée en matière, procédons.
Les personnages, pour commencer, n'ont pas tous la même épaisseur. C'est Evelyn Hugo, évidemment, qui possède le plus de profondeur et captive le lecteur : femme forte au caractère bien trempé, elle s'est construite toute seule, à partir de zéro. Rien de très original à cela en apparence, mais le dynamisme du récit permet de capter l'attention du lecteur et ainsi de faire passer la pilule. La question de sa sexualité est abordée assez subtilement, néanmoins, l'amour de sa vie (une autre actrice hollywoodienne de renom), Celia St. James, n'a pas manqué de m'agacer avec sa jalousie quasi-maladive et irraisonnée qui semblait parfois ne jaillir que de la seule volonté de l'autrice, afin de générer des scènes dramatiques. de même, Monique, l'héroïne du récit cadre, n'est rien d'autre que plate : nous en savons trop peu du personnage pour parvenir à nous attacher à elle, si bien qu'au moment de la révélation finale, sa réaction semble tout à fait disproportionnée. Par là, elle se décrédibilise d'autant plus qu'elle parachève de convaincre le lecteur (ou du moins moi…) du bien-fondé de l'antipathie qu'elle lui inspire. Mais nous reviendrons sur cette fameuse découverte un peu plus tard.
À présent donc, le récit. Il marche bien, voire très bien : la plume est efficace, les actions et rebondissements s'enchaînent au bon moment pour maintenir le lecteur sous son emprise. Il faut le reconnaître : Taylor Jenkins Reid possède un sens impeccable du timing et de la narration – et je comprends d'autant mieux à présent, l'enthousiasme du public. Nonobstant, ne nous voilons pas la face : les ressorts narratifs ne sont ni novateurs ni même particulièrement malins. Ainsi, on devine aisément les motivations qui poussent Evelyn à livrer l'histoire de sa vie, longtemps avant les pages finales. Pour ce qui se rapporte à son choix de faire appel à Monique, si la raison est légèrement tirée par les cheveux, la réaction de cette dernière, comme déjà mentionné, l'est encore davantage. (/!\ Les phrases qui vont suivre contiennent des spoilers.) le pot-au-rose est le suivant : le meilleur ami d'Evelyn, par ailleurs mari de façade, était amoureux et réciproquement du père de Monique. Mais ce dernier, en refusant d'abandonner femme et fille, avait plongé Harry Cameron dans le désespoir. Aussi, un soir, conduisant en état d'ébriété, ce dernier fracassa la voiture transportant son amant et lui-même. La célèbre actrice arrivant sur ces entrefaites découvrit son ami inconscient et son compagnon mort : elle transporta alors le premier à l'hôpital et plaça le second dans le siège conducteur. Par ce subterfuge, elle put préserver la réputation des deux hommes – l'homosexualité étant pour le moins mal vue à l'époque. Néanmoins, il en résulta que Monique et sa mère crurent pendant toutes ces années que père et mari s'était rendu coupable de conduite en état d'ivresse et de comportement délétère. En apprenant la vérité, il est donc compréhensible que notre jeune journaliste soit déstabilisée, voire en colère. Mais de là à souhaiter la mort d'Evelyn, n'est-ce pas un peu extrême ? S'il y a bien quelqu'un à qui elle pourrait en vouloir, c'est, me semble-t-il, à Harry Cameron, qui a tué son père. Evelyn, elle, est arrivée trop tard pour le sauver et n'a fait que protéger la famille de la narratrice de l'humiliation… Bref, cela reste à débattre mais la résolution me paraît bâclée.
En conclusion, une écriture neutre et passe-partout pour un récit dynamique et entraînant. En fin de compte, même si les reproches habituels que j'adresse à ce genre d'ouvrages s'appliquent dans ce cas aussi, peut-on vraiment s'attendre et en demander autre chose qu'un peu de suspense et de distraction quand on ouvre un livre relevant de ce registre ? Celui-ci comble parfaitement ce type d'attentes et ce n'est déjà pas si mal.
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