Réparer l'eau
de Olivier Rey

critiqué par Colen8, le 4 juillet 2023
( - 83 ans)


La note:  étoiles
Une mission ou des missions
A la pureté chimique de l’eau définie par des technocrates prosaïques(1) comme un bien commun rare et précieux s’opposent des appréhensions résolument poétiques. Il en est ainsi dans le « Parti pris des choses » de Francis Ponge prenant le contrepied de la science moderne : parce que soumise à la pesanteur il conçoit l’eau dans sa brillance transparente comme une entité follement indisciplinée en son état liquide quand elle file entre les doigts n’y laissant que des traces.
De là nait une vaste réflexion philosophique à propos de laquelle Olivier Rey évoque la nostalgie des anciennes croyances. Il s’arrête sur Léonard de Vinci ingénieur préoccupé d’hydrologie autant qu’immense artiste au moment charnière où la transmission surtout orale des connaissances bascule vers l’œil. Il en émerge une nouvelle organisation du monde matérialisée par la perspective en peinture, où la culture de l’écrit ouvre grand la porte aux mathématiques et sciences physiques.
(1) Mission Starfish 2030 – résultats de l’enquête (2020) - https://starfish2030.ifremer.fr/