L'allègement des vernis de Paul Saint Bris
(L'Allègement des vernis)
Catégorie(s) : Littérature => Francophone

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Une dystopie souriante autour de Mona Lisa
Quand le Musée du Louvre constate une chute sévère de sa fréquentation, quelle meilleure idée que de mettre en spectacle la restauration, même inutile (!), de la Mona Lisa de Leonardo !
A la faveur de cette fiction d'anticipation, l'auteur nous dépeint avec talent toute une mosaïque de personnages qui gravitent autour du Louvre, tout en nous familiarisant avec les techniques de la restauration, et avec certains des grands peintres de la Renaissance.
Même si la lecture de ce roman semble ne transmettre que peu d'émotions (d'où mon 4,5 seulement !), il est fort riche d'enseignements, au plan artistique en particulier.
(A la faveur de ce très bon roman, je découvre le Prix Orange de la Littérature, un nouveau filon sans doute à creuser pour me consoler des pitoyables Prix Goncourt, actuellement si dévalués, selon moi ...)
Les éditions
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L'allègement des vernis
de Saint Bris, Paul
Philippe Rey
ISBN : 9782848769882 ; 22,00 € ; 12/01/2023 ; 352 p. ; Broché -
L'allègement des vernis [Texte imprimé]
de Saint Bris, Paul
le Livre de poche / Littérature
ISBN : 9782253247180 ; 9,90 € ; 02/01/2025 ; 384 p. ; Poche
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Mona Lisa, et quand même du sexe pour faire civilisé

Critique de Froidmont (Laon, Inscrit le 28 octobre 2022, 33 ans) - 5 mars 2025
Un tableau trop ancien perd sa lueur première ;
Mille vernis couchés obombrent ses couleurs.
Le dégarnir peut seul raviver sa lueur.
Mais peut-on seulement toucher à la Joconde ?
Il est bien le tableau le plus connu du monde,
Et l’abîmer serait blesser l’humanité
En perdant à jamais sa plus grande beauté.
Ce concept est bien simple et nous happe d’emblée :
La Joconde sera-t-elle ou non ravivée ?
Qu’est-ce qu’apportera cette restauration ?
Verrons-nous le succès de cette opération
Ou sera-ce un échec qui laissera sa plaie
Sur la Mona Lisa à vie défigurée ?
C’est comme un fait divers ô combien passionnant :
On attend la réponse assez impatiemment.
La fin, sans décevoir, est plutôt improbable.
C’est un acte de foi, cécité incroyable,
Qui, en réalité, et pour un tel tableau,
M’a laissé incrédule au degré le plus haut.
Mais comme, disons-le, l’idée de base même,
Sans dire pour autant qu’elle posait problème,
Est à peine croyable, on adhère aisément,
Petit sourire en coin, à la fin du roman.
Un point m’a bien moins plu, ce sont les personnages ;
Déplaisir modéré, ne parlons pas d’outrage !
Mais je les trouve fins tout comme le papier
Sur lequel Paul Saint Bris les a fait exister.
Ils sont prototypiques du roman moderne :
Des gens un peu paumés dont le bonheur en berne
Ne peut être comblé que par la passion,
Disons plutôt « plan cul » zébré d’émotions.
Le sexe en un roman en rien ne m’incommode,
Mais son recours me semble être un effet de mode.
Je m’attache assez peu à ces êtres trop creux
Qui n’ont pour distraction et pour être joyeux
Qu’un coup de temps en temps qu’ils cherchent dans leurs fièvres,
Et qui traîne longtemps sur le bout de leurs lèvres.
Sapristi ! n’ont-ils rien d’autre pour être heureux ?
Un passe-temps ? Un goût ? Des amis ? Ou des jeux ?
Je ne nie pas pourtant que ces êtres existent :
J’en sais qui ont la vie plus petite qu’un kyste.
Mais ces gens qui ne sont qu’en bossant et baisant
Font, à mon sens, de piètres héros de roman.
Fi de ces cénotaphes bouffés de névroses,
Et donnez-moi du rêve et des héros qui osent,
Qui, par des coups d’audace, élèveront en moi
De plus hautes idées et de plus nobles choix.
Et le roman le fait ! Saint Bris crée de ces princes
Dont l’existence vive ne semble pas mince !
Le premier qui paraît et brille est Homéro,
Rapidement suivi du grand Gaetano.
Mais pour être géniaux, ils restent secondaires.
J’en voulais un peu plus, or ils restent derrière,
Et l’on doit se farcir le fadasse Aurélien
Qui, Claire le dirait, promet sans donner rien.
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