Croix de cendre de Antoine Sénanque

Croix de cendre de Antoine Sénanque

Catégorie(s) : Littérature => Francophone , Littérature => Romans historiques

Critiqué par Gamuret , le 12 décembre 2023 (Inscrit le 12 décembre 2023, 67 ans)
La note : 6 étoiles
Moyenne des notes : 4 étoiles (basée sur 3 avis)
Cote pondérée : 3 étoiles (58 990ème position).
Visites : 2 678 

Un beau livre mais....

Suite à de nombreuses critiques enthousiastes du livre d'Antoine Sénanque "Croix de cendre", je me suis empressé de l'acheter.
Effectivement, c'est un beau livre, bien écrit, bien contextualisé. Les personnages ont de la profondeur et on y perçoit bien leurs tiraillements intérieurs entre obéissance à l'ordre monastique (Dominicain) et leurs ressentis personnel. Ce qui m'a fortement dérangé c'est la dérive que fait prendre à Maître Eckhart Antoine Sénanque. En effet, Maître Eckhart devient en quelque sorte "fou d'amour" pour une béguine, ce qui lui fait perdre la raison et envoyer la Peste en Occident...... Il se venge contre Dieu, rien de moins ! Tout cela fait quelque peu perdre tout le crédit accumulé tout au long de la lecture. Dommage..... Mais quelle mouche a piqué M. Sénanque ?

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La peste ou l‘affreuse vengeance de la mystique rhénane

6 étoiles

Critique de Kostog (, Inscrit le 31 juillet 2018, 52 ans) - 22 mai 2025

Je serai plus clément que les critiques précédentes.

Deux jeunes moines dominicains sont chargés par leur prieur d'aller acheter du parchemin vélin de la meilleure qualité afin que celui-ci puisse dicter ses mémoires. Arrivés à Toulouse, les deux amis se retrouvent prisonniers du grand maître de l'Inquisition qui a été alerté des projets du prieur. Ce personnage, aussi laid physiquement qu'antipathique au moral du fait de son fanatisme, estime que ces confessions pourraient révéler un secret capable de contrecarrer ses ambitions politiques et doctrinales…

Le tableau que décrit Antoine Sénanque tient la route même si on peut effectivement considérer comme hautement fantaisiste la fin imaginée de la vie de Maître Eckhart. Le récit permet aux amateurs de romans historiques de se plonger dans une époque où les ordres mendiants rivalisent entre eux, de se rappeler l'iniquité de l'Inquisition et d'avoir un aperçu de la théologie du principal représentant de la mystique rhénane et de son importance intellectuelle.

Bien entendu, la description de la capacité de nos ancêtres à se pourrir la vie en raison d'injonctions fanatiques et idéologiques qu'ils s'étaient eux-mêmes imposées, sans même parler l'usage qu'en ont fait certains individus pour assoir leur désir de puissance et de domination, ne sont pas la garantie d'un bon roman, le lecteur étant simplement soulagé de vivre dans un interrègne où un nouvel obscurantisme n'a pas encore remplacé l'ancien.

Plus intemporel est le passage de témoin entre l'expérience de vie du prieur et son jeune disciple et l'amitié entre les deux jeunes moines nullement éprouvée par leurs différences de caractères. Ces éléments essentiels du récit, sont malheureusement mis en dormance à mesure que le roman s’intéresse avant tout aux heurts et malheurs de Eckhart von Hochheim. De ce point de vue, le roman d'Antoine Sénanque reste en deçà des attentes qu'il aurait pu susciter.

L'écriture est classique et ne m'a pas déçu.

Selon la symbolique chrétienne, les croix de cendres devaient aider les fidèles à prendre conscience de leur caractère éphémère et faillible. Quand ce type de symbole est un outil dans le cadre d'une hiérarchie humaine, il ne ressemble en rien à l'acceptation sereine du destin recommandée par les stoïciens, mais devient un moyen de replacer dans le rang les esprits les moins dociles.

Défaite de matière et de temps

1 étoiles

Critique de Homo.Libris (Paris, Inscrit le 17 avril 2011, 59 ans) - 10 janvier 2024

Ce livre est une horreur littéraire, historique, philosophique, etc. Grave erreur de choix de ma part, mais il faut dire à ma décharge que la quatrième de couverture et de nombreuses critiques élogieuses vendaient (c'est le mot) un tout autre roman !
Horreur littéraire. Comment oser comparer la verve inventive de Umberto Eco avec ce baragouin de potache ? Le vocabulaire et les tournures de phrases des dialogues sont plus proches .d'une conversation de chroniqueurs TV vingtième-et-unième siècle que de moines lettrés du quatorzième ! A croire que l'auteur a appris le Français en lisant du Frédéric Dard ; à choisir, il aurait pu donner dans le haut de gamme et viser Blondin, Audiard, ou Boudard, bien mieux certes, mais toujours pas en adéquation avec un roman historique se déroulant au moyen-âge ! Outre ces inconvénients sémantique et stylistique, le lien entre les conversations, c'est-à-dire la narration proprement dite, est d'une platitude consternante !
Horreur historique. Que d'anachronismes, quelle méconnaissance du moyen-âge ! Manger un morceau de sucre pour lutter contre l'hypoglycémie … Un morceau de sucre … en 1326 ! Jeter de l'huile bouillante sur des assiégeants ! Se serrer la main ! etc.
Horreur philosophique. L'auteur devrait relire Platon et Aristote, il se ferait peut-être une meilleure idée de leurs conceptions. Quant à la pensée d'un Eckhart …
Finalement ce salmigondis pénible, sautant du coq à l'âne suivant une construction pour le moins erratique, débouche sur des divagations putatives d'un moine fou de douleur suite au meurtre crapuleux d'une enfant par un inquisiteur sadique… Loin, très loin, du roman promis par une publicité mensongère !

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