Il y a quand même dans la rue des gens qui passent
de Robert Bober

critiqué par JPGP, le 14 septembre 2023
( - 77 ans)


La note:  étoiles
Robert Bober, les morts et les vivants
Le titre de ce livre est tiré d'une phrase crépusculaire de Pierre Reverdy : « Quand la lampe n’est pas encore éteinte, quand le feu commence à pâlir et que le soleil se cache, il y a quand même dans la rue des gens qui passent ». Parmi eux il y a des vivants et des morts. Ils animent ce livre de mémoire qui lie le lecteur à l'âme mélancolique et pleine d'humour de son auteur.

S'y croisent enfants, amis, artistes, écrivains dont Mona Ozouf, Éric Vuillard et le street artiste Seth. Et ce au moment où le décès de la femme adorée et la présence toujours plus prégnante de la vieillesse étreignent Bober. Et une fois de plus il éprouve le besoin urgent de se remémorer et de transmettre - à savoir les deux points essentiels qui caractérisent son œuvre qui cultive autant la révérence que son contraire lorsque cela est nécessaire.

C'est aussi sa manière de poursuive sa lettre à l'Ami (Pierre Dumayet). D'outre-tombe il reçoit cette missive entamée avec "la vie n’est pas sûre" (2020). Elle est elle aussi accompagnée de nombreuses images (photographies, films, illustrations).