Le Mur des silences
de Arnaldur Indridason

critiqué par Tistou, le 14 octobre 2023
( - 68 ans)


La note:  étoiles
Quatrième opus de la série « Konrad »
Le mur des silences intervient après, dans l’ordre : Ce que savait la nuit, Les fantômes de Reykjavik et La pierre du remords. Il est à mon sens recommandé de les lire dans l’ordre, Arnaldur Indridason s’imposant une grande cohérence dans ses personnages et leurs obsessions. Et les personnages chez Indridason sont largement pourvus d’obsessions !
Cette série a pour héros – ou personnage central – Konrad. Un policier retraité qui traîne, comme tout enquêteur j’imagine – des affaires non résolues, des questionnements sans réponse. Konrad, lui, traîne aussi comme un boulet le meurtre de son père, non résolu, et pour lequel dans ce roman il va même être suspecté quand on va s’apercevoir qu’il n’avait pas dit toute la vérité à l’époque. L’époque ? Lointaine puisque ce drame s’est déroulé 50 ans auparavant.
Ce drame était déjà sous-jacent dans les trois premiers épisodes de la série, il va devenir plus lancinant, à l’image d’une dent qui vous lance, dans ce mur des silences.
Mais l’enquête principale (enquête ? Rappelons quand même que Konrad est un enquêteur retraité et que ses enquêtes sont menées un peu en sous-marin, plutôt pour rendre service, avec toutes la difficulté que cela sous-entend) nait de ce que Eyglo, une amie aux dons de voyance, l’alerte de ce qu’un cadavre vient d’être retrouvé, emmuré dans les murs d’une maison, maison qu’Eyglo a fréquenté très jeune, et dans laquelle elle s’était sentie réellement mal à l’aise.
L’Islande, c’est petit. Reykjavik davantage encore et il est facile de connaître plus ou moins tout le monde. Konrad va donc utiliser ses anciennes relations policières pour comprendre et tenter de donner des éléments de réponse à Eyglo, véritablement troublée de ce qui a pu se dérouler dans cette maison dans un lointain passé par elle connu.
Il ne s’agit bien entendu pas d’enquêtes pétaradantes et ébouriffantes avec poursuites, échanges de tirs sanglants et bagarres homériques. On tire plutôt côté Simenon, avec un personnage, Konrad, prégnant et central mais complexe, et … c’est un bonheur de lecture. Cette série Konrad aussi bien que la (plus longue) série Erlendur, pour laquelle Arnaldur Indridason est davantage connu.
Un polar , hélas d'actualité 8 étoiles

Le policier à la retraite Konrad , reprend à titre personnelle l'enquête sur son père assassiné il y a plusieurs décennie sans qu'on connaisse le meurtrier , ni le mobile du crime . Ce père était un délinquant . Les méandres de cette enquête croisent plusieurs autres affaires relatives à des violences conjugales et en plus à des viols d'enfants sur plusieurs générations , dans un embrouillamini d'aller et retour entre le passé et le présent et d'alternance des chapitres entre les différentes affaires . J'ai à un moment confondu entre eux deux personnages et failli abandonner la lecture. Cependant mon intérêt s'est ensuite renouvelé et j'ai été captivé par la suite . Ces histoires sordides et glauques ne sont d'ailleurs pas le fruit d'une imagination malsaine , mais le reflet de faits sociaux hélas bien réel. A tel point qu'après avoir refermé le livre aujourd'hui même j'ai découvert le premier volet d'une enquête de Libération sur une affaire qui impliquerait des personnalités française et présente des similitudes frappantes avec le sujet du roman d'Indridason , notamment en ce qui concerne le rôle d'un médecin. https://liberation.fr/idees-et-debats/editorial/…

Nav33 - - 76 ans - 14 juin 2024