Undertaker - Tome 7 - Mister Prairie de Xavier Dorison (Scénario), Ralph Meyer (Dessin)
Catégorie(s) : Bande dessinée => Aventures, policiers et thrillers
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«Ceux qui vivent sans l’épée mourront en premier» (*)
Au début de l’histoire nous sommes au Texas (USA) juste après la Guerre de Sécession. Nous retrouvons le héros de la série Jonas Crow, qui est à la recherche de l’amour de sa vie, Rose Prairie. Pour la retrouver il a fait distribuer et placarder des milliers de petites affiches…
Un matin Jonas Crow reçoit une lettre signée "R. Prairie". "R", comme Rose? Persuadé d’avoir enfin retrouvé la femme qu’il aime avec laquelle il a vécu tant d'aventures, il se présente pour la retrouver à son domicile d'Eaden, une petite ville du Texas. Malheureusement, ce n'est pas elle qui est l'auteure de la missive mais, le Dr. Randolph Prairie son… mari!.. Il s'engage néanmoins à s'occuper des deux enterrements demandés par le Dr. Prairie : un prêtre mort mystérieusement dans un accident et un enfant à naître que sa mère, - Eleanor -, pourtant très pieuse, ne souhaite pas garder.
Si le premier ne devrait pas poser de problème, le second risque d'être beaucoup plus compliqué. En effet, la célèbre "Sister Oz", représentante fanatique de la Ligue pour la suppression du vice, est arrivée en ville. Soufflant sur les braises de la colère et de la rancœur de la population, née de la défaite face aux "Yankees", qui légifèrent dans les anciens états sudistes, et interdisent notamment le port d’armes… «Sister Oz» soulève la population d’Eaden contre le Dr. Prairie et contre Eleanor, afin d'empêcher l'avortement...
Le scénario du français Xavier DORISON (*1972) puise ici dans l’actualité récente. On y retrouve donc – entre autres -, la polémique qui secoue actuellement les USA (et quelques autres pays...), sur le droit à l’avortement, l’extrémisme religieux, le fanatisme, etc etc… C'est solide, même si simple et assez classique. C'est très linéaire mais, comme toujours, bien fait, bien amené, bien raconté, et on comprend très vite les tenants et les aboutissements de toute l'histoire.
Les personnages sont eux toujours les mêmes chez M. DORISON, les «gentils» sont très gentils, et les «méchants» sont très très méchants, cela n’a rien d’original, mais ça marche toujours très bien. Comme à chaque volume des aventures de Jonas Crow, les personnages sont eux très bien fouillés psychologiquement. Jonas p. ex. est toujours aussi cynique et désabusé, mais toujours aussi romantique et réaliste, il gagne en profondeur et en charisme à chaque nouvel épisode.
Comme je l’avais effectivement prévu dans la recension du volume précédent d’«Undertaker» (1), on assiste dans celui-ci au retour du personnage de de Rose Prairie, même si elle n’est pas du tout dans le rôle dans lequel on s’attendait à la retrouver… Elle est très bien mise en valeur, et on comprend mieux le conflit intérieur qui l'habite par rapport a Jonas. Son retour devrait être mieux exploité, - et exploré -, dans la suite à venir de ce volume, qui devra nous expliquer plus en détail certaines choses. On ne peut toutefois rien présager...
Le dessin de M. Ralph MEYER (*1971), est… Comment dire? Parfait? Immense? Incroyable? Je ne sais quels mots employer, c’est tout simplement... magnifique! J’ai rarement vu des dessins aussi bien réussis. Les planches sont toutes un régal, les mouvements bien rendus, les scènes d’actions dynamiques et surprenantes, les corps expressifs, et les visages… Ah! les visages des personnages… Je n’ai rien à en dire, jetez juste un coup d’œil au visage de Jonas aux p. 6 - 7 ; 8 ; 11 ; 13 ; 17 - 19 ; 25 - 28 ; 41 ; 42 ; 49, etc… Vous m’en direz des nouvelles!..
Le découpage est lui par contre toujours aussi original. Comme dans le volume précédent on retrouve de toutes petites cases qui s’insèrent au milieu ou bien en haut du cadre de la page (p. 8 ;12 ; 27 ; 20 ; 61 ; 63, etc…), et qui donnent un effet très «bizarre» à l’ensemble de la page en cassant le rythme des dessins de l’histoire, pour toutefois apporter au lecteur un supplément d’informations.
Enfin, je m’en voudrais de terminer cette recension, sans dire un mot des très belles couleurs de la belge Caroline DELABIE (la compagne de Ralph MEYER dans la vie…), qui sont vraiment irréelles! Comme pour tous les volumes précédents, toujours dans les tons ocre-jaune, rouge et brun pour la journée, lumineux et forts, et des noirs et des bleus très sombres et très intenses pour la nuit.
Les couleurs sont vraiment un plus dans cette BD, elles sont véritablement mises au «service» de l'histoire. Comme un personnage supplémentaire, tellement elles apportent à la série . L’ambiance générale, les décors, les émotions, le ressenti du lecteur, la lisibilité de la planche, et bien sûr l’histoire, sont véritablement bonifiés, par cette mise en couleurs exceptionnelle!
Est-ce que je conseille la lecture de cette BD? Oui, sans hésiter, encore une fois, il n’y a rien à redire sur cet épisode d’«Undertaker», qui est vraiment une BD exceptionnelle et la série «Undertaker» qui est certainement une des meilleures séries dans la catégorie «Western» . Donc, rien que pour suivre la suite des aventures de notre fossoyeur barbu préféré, allez-y sans attendre!...
(*) : Évangile selon Jonas Crow.
(1) : Cf. recension ici sur CL : Ici sur CL : https://critiqueslibres.com/i.php/vcrit/61038)
Les éditions
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Undertaker, Mister Prairie
de Dorison, Xavier Meyer, Ralph
Dargaud
ISBN : 9782505119753 ; 16,95 € ; 10/11/2023 ; 64 p. ; Relié
Les livres liés
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