Avec les fées
de Sylvain Tesson

critiqué par Veneziano, le 4 février 2024
(Paris - 46 ans)


La note:  étoiles
Les péninsules celtes en bateau
De la Galice à l'Ecosse, ne passant par la Bretagne, l'Angleterre, le pays de Galles et l'Irlande, l'auteur nous présente les paysages des pays formant une même culture, avec la légendes, l'imaginaire, qui l'entourent. Cette épopée étant pratiquée en groupe et en bateau, le mode de locomotion multiplie les sensations et détails de voyage à rapporter. Les marins, combattants, rois et fées viennent l'habiter, comme la série de paysages et de climats marins.
Ce livre nous en apprend ainsi beaucoup, notamment à quelqu'un comme moi qui suis resté à l'écart de la navigation et qui connais peu à la civilisation celte. Il incite au voyage, fait rêver, sur un ton souvent lyrique, grandiloquent, malgré les descriptions prosaïques de logistique. C'est intéressant, pour le savoir comme pour l'imagination.
La quête du Graal 6 étoiles

Sylvain Tesson part à la rencontre des fées. Et quel meilleur endroit pour les croiser que naviguer ou marcher sur les côtes celtiques de la péninsulaire ibérique, aux côtes bretonnes, " la Bretagne ce corps doux aux pieds déchiquetés", puis les côtes anglaises et irlandaises.

L’auteur nous raconte l’histoire des lieux, les légendes, les reliefs, les vieilles présences, sur les promontoires, et comme une cérémonie, l’adieu au soleil chaque soir.
"La ruine obscure, la mer en rage, le ciel en feu : c’était presque trop beau… .un peintre aurait été taxé du plus pitoyable kitch.. "
Mais il y aussi des rencontres, des échanges avec ses deux amis Humann et Benoît avec qui il navigue. " Nous nous étions bien écoutés et donc bien entendus."

J’ai toujours beaucoup de plaisir à lire Sylvain Tesson, son écriture particulière, cet art de la prose qui magnifie la langue française.
Mais, petit bémol, au fil des pages, le récit devient inévitablement un peu répétitif, redondant.
"Il ne fallait pas se leurrer ! Les ingrédients étaient monotones : pont des caps, crénelure des roches , coiffes des graminées , vagues de sable, émulsion de l’écume. La diversité des compositions laissait croire à l’imagination de la Nature. En réalité, elle se servait d’une géométrie simple à variables infinies."

Marvic - Normandie - 66 ans - 24 août 2024