La vie heureuse
de David Foenkinos

critiqué par Veneziano, le 11 février 2024
(Paris - 47 ans)


La note:  étoiles
Savoir tomber et renaître
Eric s'enlise dans la routine de l'existence, jusqu'au jours où il est contacté par Amélie, une ancienne camarade de classe, qui lui propose d'intégrer sous sa houlette un cabinet ministériel, avant qu'ils atterrissent ensemble dans la grande distribution. Sa vie s'emballe, mais trop vite pour lui, et avoisine le burn-out. Il cherche les moyens de se reconstruire, notamment la méthode coréenne des faux enterrements. Et il réussit sa résilience à merveille.
Dans ce roman, on sent les choses plus ou moins venir, le style manque pour une fois un peu de verve, ce qui s'explique par la multiplication des faits et revirements d'émotions qui peuvent suffire à alimenter la narration, dont le fondement reste joli, rempli d'espérance. Ce n'est sans doute pas inoubliable, mais cela fait tout de même du bien.
La thérapie du cercueil 7 étoiles

Un jour de 2017, Eric Kherson est appelé par une ancienne camarade d’école, Amélie Mortiers, qui lui propose un poste pour la seconder au sein du secrétariat d’Etat au commerce extérieur. Eric démissionne de son poste de directeur commercial chez Decathlon pour la suivre dans son projet. Eric vient de divorcer et s’éloigne de son fils car il n’a pas eu l’énergie de revendiquer la garde alternée.
Lors d’une mission en Corée du sud, Eric se rend un peu par hasard dans un établissement à l’enseigne énigmatique « Happy Life ». On y organise de faux enterrements qui constituent pour les « patients » une forme de thérapie. Eric tente l’expérience et en ressort transformé...
L’idée de David Foenkinos est originale, mais il la présente un peu trop comme une formule magique et une thérapie qui résout tout d’un coup de baguette. Je trouve dommage qu’on doive en venir là (dans un cercueil) pour faire de l’introspection et réfléchir sur sa vie.
J’ai trouvé ce roman un peu léger : il entremêle la vie sentimentale et professionnelle avec la réflexion sur la vie et son sens, mais sur un mode léger. Mais c’est vrai qu’il fait écho à un mal-être grandissant chez nos contemporains. Amélie représente le personnage type de la personne qui fonce droit devant, tenue uniquement par l’action frénétique pour éviter de se poser la question du sens. Très bien décrite par l’auteur.
Le scénario, comme souvent chez Foenkinos, pourrait être cinématographique.

Pascale Ew. - - 57 ans - 7 décembre 2024


Signes du destin, à prendre en main 8 étoiles

Eric est une personne brillante sans le savoir, mais aussi d’un caractère apparemment peu enthousiaste et qui se laisse porter par son destin.

Orphelin très jeune, il fait des études de commerce et après avoir gravi tous les échelons chez Décathlon, de simple vendeur au rayon « tennis », à celui de directeur commercial du groupe, il change de vie et intègre un cabinet ministériel grâce à un groupe Facebook initiée par une ancienne camarade de lycée. Alors que tout semblait bien se passer, il craque sans raison apparente alors qu’on comptait sur lui pour l’obtention d’un gros contrat avec Samsung.

Une sorte de choc s’est produit chez lui et il commence à relativiser ses vies précédentes, certes trépidantes, mais qui ne lui apportaient aucune joie ou satisfaction. Grâce à une expérience existentielle, il va redonner de la valeur à ce qui devrait être essentiel pour chacun d’entre nous, son fils, sa famille et aider d’autres personnes, en ce compris Amélie et Isabelle, celles qui l’avaient, peut-être à juste titre, à un moment de sa vie, abandonné.

On reste toujours dans le plus pur style d’un auteur prolifique qui sait se renouveler tout en étant dans des variations d’histoires humaines qui ont toujours une touche d’irréel avec une belle connotation romantique. J’ai bien aimé la trouvaille de ces petits rebobinages à chaque début des trois parties du livre et les points de vue des autres personnages sur des événements déjà évoqués précédemment, bien qu’il m’a été difficile de cerner ce personnage masculin sur tous ses angles.

Le thème du destin, des moments clé qui font basculer une vie d’un côté ou de l’autre se retrouvent aussi dans d’autres romans qui estompe l’originalité absolue de celui-ci ; il n’empêche que David Foenkinos reste un auteur agréable à lire et donnera encore beaucoup de plaisir à ses lecteurs.

Pacmann - Tamise - 59 ans - 16 mars 2024