Le nageur d'Auschwitz
de Renaud Leblond

critiqué par CHALOT, le 18 février 2024
(Vaux le Pénil - 76 ans)


La note:  étoiles
L'histoire extraordinaire d'un héros oublié
Le nageur d'Auschwitz


Enfant juif de Constantine, Alfred Nakache ne pensait pas qu'il deviendrait un nageur émérite....
Il n'était pas parti dans cette direction s'il n'y avait pas été poussé.
Il suffit parfois de peu pour que sa destinée soit tracée.
Alfred Nakache, à force d'entraînements et de volonté, va défendre les couleurs de la France aux Jeux Olympiques de Berlin....
La délégation française sortira l'Allemagne et, sans podium, c'est un résultat remarqué .

Tout va très vite.
Il est envoyé en France par sa famille pour poursuivre son entraînement.
Il décroche en 1941 le record du monde des 200 m de brasse papillon en 1941....
Alfred est un champion apprécié mais devenu Toulousain pour poursuivre sa vocation il est interdit de bassin sous le régime du maréchal Pétain.
Ses coéquipiers vont, en solidarité, boycotter ces championnats en 1943.

Dénoncé, arrêté, il est envoyé à Drancy avec sa femme et sa petite fille .
Ils se retrouvent tous les trois à Auschwitz.
Séparés très vite, ces trois là ne se reverront plus...
Le champion du monde va résister à sa façon en continuant à nager même clandestinement dans des réserves d'eau du camp.
Il sait que son statut de célèbre nageur le protège s'il réussit à se maintenir en forme relative, du moins mentalement.
L'auteur nous raconte cette histoire extraordinaire et la force de cet homme qui ne courbera jamais l'échine.
Avec une volonté farouche, armé de son espérance folle de retrouver les deux amours de sa vie, sa femme et sa petite fille, il ne se contente pas de survivre, il apporte son soutien aux autres, à ceux qui n'ont pas sa « chance ».
Cette histoire incroyable raconte l'histoire d'un héros oublié !

Jean-François Chalot
"Il est né, il a nagé, il est mort" (bis) 8 étoiles

Pour le titre de cette critique, je redonne celui que j’ai donné au "Nageur" de Pierre Assouline, citation d’ailleurs tirée de ce livre", d’une part car je n’ai pas trouvé mieux et d’autre part car ces deux livres étant, pour moi, complémentaires, mes avis doivent se répondre.

Les deux livres déjà, outre de remettre en lumière la vie d’ Alfred Nakache et son palmarès sont parus à quelques mois d’intervalle et si le roman de Renaud Leblond devance le récit de Pierre Assouline, c’est plutôt ma lecture du livre d’Assouline qui m’a donné envie de lire ce livre bien que le titre ait retenu mon attention en le voyant en librairie. J’essayerais de ne pas trop comparer les deux livres dans mon avis, mais la lecture du "Nageur" permet plus facilement de voir les partie réelles et romancées du "Nageur d’Auschwitz".

Avis: avoir lu ce roman en ayant encore en tête "Le nageur" c’est un peu comme, la comparaison vaut ce qu’elle vaut mais elle résume mon ressenti, voir un documentaire sur Arte et enchaîner un film hollywoodien sur le même thème/sujet l’un apporte une connaissance l’autre un spectacle c’est un peu le cas du "Nageur d’Auschwitz" l’auteur a beau restituer les faits, il y a quand même une part romanesque qui pour moi faisait défaut au "Nageur" notamment le développement de Paule la femme d’Alfred, sa famille, ses amis, ses compagnons d’infortune. La mise en scène aussi en alternant les passages au camp et ceux de la vie d’avant.

Je mets une note plus élevée au "Nageur d’Auschwitz" qu’au "Nageur" car j’y ai eu ce que j’attendais, mais comme je l’ai dit les deux livres sont complémentaires et je recommande la lecture des deux.

Killeur.extreme - Genève - 43 ans - 22 juin 2024