Comment ça va pas ?: Conversations après le 7 octobre
de Delphine Horvilleur

critiqué par Veneziano, le 9 mars 2024
(Paris - 47 ans)


La note:  étoiles
Souvenirs d'échanges pour consoler
Les périodes troublées nécessitent de se reconstruire, et la résilience peut passer le souvenir de conversations enrichissantes, qui ont permis de se reconstruire, de chansons apaisantes ou enrichissantes, du souvenirs de personnes qui se sont éloignées, y compris pour de mauvaises raisons. Par chapitres thématiques, l'auteure explique l'utilité et le bien-être de se défigurer ces échanges. Il s'ensuit que cet ouvrage invite à réfléchir au sens de notre existence, à ce qui l'a façonnée, notamment en bien.
L'attaque du 7 octobre en Israël sert de prétexte à cette réflexion, comme de conclusion pour rappeler que toute vie présente la même valeur qu'une autre, et cet humanisme fait du bien, quand il est rappelé, en ces temps troublés et brutaux. Merci, donc, pour cet ouvrage utile et beau.
réflexion philosophique sur un drame 9 étoiles

Comment
ça va pas ?


Demandez lui si ça va ! Elle vous répondra par l'affirmative.
Insistez, elle fera comme pour le titre, elle avouera sa tristesse, son mal être.
Delphine Horvilleur est une femme rabbin et une écrivaine, mère de famille.
Ne cherchez pas en elle une « folle de Dieu », ni une « extrémiste ».
C'est une femme qui pense, qui réfléchit, qui s'interroge et qui souffre.
Elle descend par la branche maternelle, de juifs qui ont souffert avant d'être déportés et assassinés par les nazis dans les chambres à gaz....son grand-père, lui, a été protégé pendant la guerre par des justes qui ne voyaient en lui qu'un homme à protéger.
Dans ce livre philosophique, bien écrit et accessible, l'auteure évoque les conversations fictives qu'elle a eues avec son papi et sa mamie.
Pour elle, le 7 octobre 2023, c'est la suite du cauchemar, de l'antisémitisme qui porte plusieurs identités mais qui ne fait qu'un.
Elle nous fait part de ses convictions humanistes, liées à son héritage intellectuel et moral et à sa difficulté face à l'extérieur.
Foncièrement de gauche, elle se voit pas seulement en rêve ou en cauchemar, applaudir par des gens de droite.
C'est l'histoire qui nous mord la nuque !
«  Cest fou combien d'amis de gauche sont devenus de droite. Pas à leurs propres yeux, mais pour ceux qui les observent. Ils ont beau n'avoir pas bougé d'un centimètre, le tapis s'est comme déplacé sous leurs pieds et une foule leur hurle « Fascistes, conservateurs, réacs ? »

Son livre est beau et nous appelle à la réflexion.

Comme elle, nous sommes des millions et des millions de toutes les origines à avoir dénoncé les meurtres et les prises d'otages commandés et dirigés par le Hamas ;
Comme elle, je ne confonds par les personnes qui sont juives et celles qui, avec le gouvernement israélien massacrent des femmes et des enfants palestiniens.
Comme elle je ne confonds pas les palestiniens martyrs et le Hamas criminel.

Dans ce livre inoubliable, l'auteure entremêle l'intime, l'histoire et l'actualité dramatique, en donnant la parole au début du livre et en conclusion à deux poètes, un, arabe et un autre, juif.
Les deux sont des humanistes.

Je laisse la conclusion à l'auteure :

« Penser à l'autre,
Penser à l'Homme,
Penser aux lourds paniers qu'il faudra poser,
Pour retrouver l'espoir... »

Jean-François Chalot

CHALOT - Vaux le Pénil - 76 ans - 9 mars 2024