La sage-femme d'Auschwitz

1er septembre 1939 à Lodz en Pologne, sonne le début de l'invasion de la Pologne par les troupes allemandes. La population est inquiète et c'est l'effroi dans la communauté juive.... Les juifs vont très vite être répertoriés, fichés, contraints à portée l'étole jaune puis concentrés dans ce qui deviendra le ghetto de Lodz.
Ana, sage-femme n'est pas juive mais chrétienne, ce qui ne l'empêche pas d'exprimer sa solidarité avec des familles juives et notamment celle d'Esther, cette jeune infirmière avec qui elle a sympathisé.
Dans le ghetto, la police juive qui « collabore » avec les nazis annonce à la population serrée, confinée, commençant à souffrir de la malnutrition que des camps de travail sont ouverts pour eux à Auschwiz !?
Ceux qui vont s'y rendre ne vont pas être voués au travail forcé qu'ils subissent ici mais découvrir la campagne !
Elles vont partir, contraintes et forcées vers les camps début 1943.
Ni Ana, ni Esther ne sont dupes. Elles refusent pais se retrouvent embarquées vers le camp d'extermination. L'une parce qu'elle est juive et l'autre comme révoltée.
Ana craint pour sa vie, elle a vite compris que les bien portants allaient travailler du matin au soir dans des conditions inhumaines et les faibles se retrouver dans les chambres à gaz.
Elle et sa jeune amie vont être préservées du pire car le camp a besoin des sages-femmes.
La vie là-bas est insupportable pour toutes et pour tous.
Alors qu'Ana et son adjointe procèdent à l'accouchement de près de 3000 femmes , elles constatent avec horreur et très vite que dès leur naissance presque tous les bébés sont assassinés, notamment noyés !
Comment faire ?
Une idée lumineuse traverse l'esprit d'Ana. Elles vont tatouer les bébés clandestinement en attribuant le numéro d'immatriculation de leur mère.
C'est une maigre victoire mais victoire quand même : seuls quelques dizaines de bébés germanisés par les nazis, c'est à dire envoyés dans des familles aryennes pour être adoptés seront peut être retrouvés à la fin de la guerre par leur mère si elle survit.
Ce livre qui vous prend aux tripes est une fiction, certes, mais s'inspire largement d'une histoire vraie, celle d'une sage-femme qui a choisi de résister à la barbarie nazie en accompagnant et en aidant les mères enceintes.
L'auteure revient sur cette extermination atroce organisée « scientifiquement »,
elle ne masque aucune responsabilité et met en valeur les gestes de solidarité, du plus Elémentaire à celui qui consiste à sacrifier sa vie pour l'autre !
« Nous avons été coupés de tout ce qui est réel et vital pendant trop longtemps, alors il est normal que le monde nous effraie, mais nous ne pouvons pas les laisser nous faire ça. »

Jean-François Chalot