Terreur dans les vignes
de Peter May

critiqué par Jfp, le 15 mars 2024
(La Selle en Hermoy (Loiret) - 76 ans)


La note:  étoiles
in vino mortem
Une plongée dans les vins de Gaillac, ce terroir du sud-ouest méritant d’être mieux connu, plongée à prendre au sens propre comme au sens figuré. Le cadavre d’un critique de vin, mondialement connu pour faire et défaire des réputations sans aucun état d’âme, est retrouvé ficelé à une croix au milieu des vignes, un an après avoir macéré dans une cuve de vin. L’enquête, au point mort, va être confiée à Enzo Macleod, le spécialiste des affaires non résolues, au grand dam de la gendarmerie locale qui n’apprécie guère l’ingérence d’un étranger, fût-il grand amateur de vin. Notre enquêteur, bien connu des lecteurs de Peter May depuis que celui-ci s’intéresse à notre patrimoine hexagonal, va peiner à la tâche, et malheureusement nous avec. On assiste à un défilé de crus divers, de vins comme de femmes (ses filles, ses maîtresses, réelles ou potentielles voire purement imaginaires), ronde incessante qui n’aura de cesse que dans les toutes dernières pages où le fin mot de l’histoire est enfin dévoilé, un peu par hasard et après quelques autres morts au passage. Enzo Macleod semble bien fatigué, comme son auteur sans doute, et le lecteur peine à trouver quelque intérêt dans l’histoire de ce terroir au passé prestigieux. Où sont passés les fausses pistes, le suspense, les multiples rebondissements auxquels Peter May nous avait habitués dans sa trilogie écossaise ? Fort heureusement il a fait beaucoup mieux dans les romans suivants de la même collection, tels "L’île au rébus" ou bien encore "Un alibi en béton".